Scandale en Centrafrique après le retrait de 450 Casques bleus gabonais de la Minusca. Ce mercredi, l’ONU a décidé du renvoi du contingent gabonais de sa force de maintien de la paix en Centrafrique après des accusations d’exploitation et d’abus sexuels.
Selon le ministère gabonais de la Défense, des faits graves "contraire à l’éthique militaire" ont été rapportés contre certains éléments des bataillons gabonais. "Suite aux nombreux cas d'allégations d'exploitation et d'abus sexuels en cours de traitement, les Nations unies ont décidé ce jour du retrait du contingent gabonais de la Minusca", et "une enquête a été ouverte par le Gabon", précise un communiqué.
En mars 2018, le Gabon avait déjà annoncé son retrait de la Minusca, officiellement en raison d’un "retour progressif à la paix" en République centrafricaine. Un haut responsable de l'ONU avait toutefois invoqué à l'époque "des problèmes d'équipement et d'abus sexuels". Trois mois plus tard, sur la demande pressante du président centrafricain Faustin Archange Touadéra, le chef de l'Etat gabonais Ali Bongo Ondimba avait finalement annoncé le maintien de ses troupes en Centrafrique.
En 2016, une quinzaine de soldats gabonais avaient également fait l’objet d’une enquête pour des accusations similaires. Le ministère gabonais de la Défense a promis que les suspects seraient "traduits devant les tribunaux militaires et jugés avec une extrême rigueur". Le Gabon "a toujours exigé de son armée, sur son territoire et à l'extérieur, un comportement irréprochable et exemplaire", ajoute le ministère.
Fléau récurrent
Les accusations d'exploitation et abus sexuels perpétrés par des Casques bleus dans le monde constituent un fléau récurrent contre lequel l'ONU essaye de lutter depuis des années. Depuis 2010, les Nations unies recensent sur leur site 822 accusations d'exploitation et abus sexuels visant son personnel dans le cadre d'opérations de maintien de la paix.
En juin 2017, un bataillon de plus de 600 soldats du Congo avait été renvoyé après des accusations d'agressions sexuelles et divers trafics. Un an avant, 120 Casques bleus congolais avaient déjà été renvoyés pour les mêmes motifs.
En 2014, des militaires français de l'opération Sangaris, une force française de maintien de la paix autorisée par l'ONU, avaient été également accusés de viols sur des enfants de 7 à 13 ans. La France avait ouvert une enquête qui avait finalement abouti en 2018 à un non-lieu.
AfriqConnect avec AFP