L'ancien ministre de l'Intérieur a comparu samedi 23 octobre devant le tribunal de Palerme dans l'affaire du navire humanitaire de l'ONG espagnole Open Arms qu'il avait bloqué pendant six jours en août 2019, à quelques kilomètres de Lampedusa.
Ce procès pourrait littéralement fragiliser l'ancien ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, leader de la Ligue d'extrême droite. Il est accusé de "séquestration de personnes" pour avoir bloqué pendant des jours, en août 2019, le navire de l'ONG Open Arms. Et de "manquement à ses devoirs" pour avoir refusé d'indiquer un port de débarquement, à partir du moment où le bateau était entré dans les eaux territoriales italiennes.
Le chef du parti anti-migrants avait refusé pendant six jours d'accorder un port sûr au navire de l'ONG espagnole qui était ancré au large de la petite île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile, alors que les conditions à bord empiraient. Les migrants n'ont été autorisés à débarquer que grâce à un ordre émis par la justice sicilienne après qu'une inspection à bord a confirmé la gravité de la situation sanitaire sur le navire surpeuplé.
Matteo Salvini, 48 ans, risque l'interdiction d'exercer un mandat au Parlement et dans tout organisme public. Mais aussi jusqu'à quinze ans de prison. Il affirme avoir agi pour le bien de l'Italie et pour dissuader les migrants d'embarquer sur les côtes africaines pour une dangereuse traversée de la Méditerranée, soulignant que la décision avait été validée par le gouvernement de l'époque et Giuseppe Conte.
Suzanne EFFA