Les forces françaises ont quitté la ville de Tombouctou, mardi 14 décembre 2021, signe que l'ancienne puissance coloniale retire sa présence dans le nord du Mali après avoir chassé les militants islamistes du pouvoir.
La décision de l'armée française intervient alors que l'on craint que l'armée malienne ne soit désormais incapable d'intervenir et de repousser les militants, qui se sont regroupés et ont étendu leur portée encore plus au sud depuis l'offensive de 2013. Dans une déclaration, l'armée française a noté que l'armée malienne maintient une forte garnison à Tombouctou, en plus de près de 2 200 casques bleus de l'ONU qui y sont déployés en permanence.
Des habitants ont déclaré que l'armée malienne avait occupé l'ancienne base militaire française. L'armée française a déjà fermé ses bases plus au nord, à Kidal et Tessalit, mais maintient sa présence à Gao, près d'une région frontalière instable où les opérations se sont concentrées ces dernières années. La France a annoncé plus tôt cette année qu'elle retirerait plus de 2 000 soldats du Sahel d'ici début 2022, recentrant ses efforts militaires sur la neutralisation des opérations extrémistes et le renforcement et la formation des armées locales.
Cette décision intervient dans un contexte d'instabilité politique croissante au Mali, où le colonel Assimi Goita a organisé deux coups d'État en moins d'un an avant de prêter serment comme président par intérim du pays.
La communauté internationale a fixé une date limite pour la tenue de nouvelles élections en février 2022, mais de plus en plus de signes indiquent que cela ne se produira pas. La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a averti que le Mali pourrait faire l'objet de sanctions supplémentaires si des progrès plus concrets n'étaient pas réalisés dans la tenue d'élections démocratiques d'ici au 1er janvier 2022. La communauté a déjà suspendu le Mali et imposé des interdictions de voyage et des gels d'actifs aux membres du gouvernement de transition.
Ruth MUSI