Sur autorisation de la cour pénale spéciales (CSP), L’actuel ministre de l’élevage et de la santé animale, ancien haut cadre du groupe rebelle UPC, Hassan Bouba a été interpelé et incarcéré à Bangui vendredi 19 novembre. Il est inculpé pour « crimes contre l’humanité » il risque la prison à vie.
C’est une arrestation qui a pris plus d’un au dépourvu. Vendredi 19 novembre 2021 restera certainement gravé dans dan la mémoire du ministre Hassan Bouba. Alors qu’il commençait à peine sa journée de travail, l’ancien numéro 2 du groupe rebelle UPC a été arrêté par la police judiciaire centrafricaine dans son bureau. Une arrestation savamment préparée dans le plus grand secret. A ce jour aucune communication officielle au tour de son arrestation n’a encore été faite.
D’après une ordonnance de la CPS dont l’Agence France-Presse (AFP) a obtenu copie l’homme politique âgé de 36 ans, est accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Son arrestation a suscité des réactions de joie auprès de certains leaders d’opinions, notamment le journaliste Christian Aimé Ndotah qui a appelé à plusieurs reprises à son arrestation sur son compte Facebook.
« C’est depuis bientôt quatre mois que je mène une campagne sur ma page Facebook, pour qu’il soit arrêté. J’ai interpelé le gouvernement, J’ai interpelé le président de la république, j’ai interpelé même la CPS parce qu’il a du sang sur la main il a fait beaucoup de dégâts il a commis des d’atrocités notamment à Alindao. Il y a pratiquement quatre ans de cela je rappelais que ce triste anniversaire qui avait été imputé à l’UPC particulièrement à Hassan Bouba qui dirigeait les opérations. Il est entré au gouvernement je l’ai dénoncé à mainte reprise, lorsque le gouvernement a été remanié il a été maintenu. Donc c’est une très bonne nouvelle je crois que c’est la meilleure nouvelle de l’année. Mais il ne faut pas qu’on arrête seulement que Hassan Bouba il y a encore d’autres criminels. » s’est réjoui le journaliste.
Bouba Ali Hassan se lie aux autorités centrafricaines à partir de 2017 lorsqu’il est nommé conseiller spécial du président Touadéra. Selon l’ONG américaine The Sentry il serait à l’origine de l’attaque qui a fait plus de 112 morts, dont une vingtaine d’enfants En 2018 dans le camp de déplacé d’Alindao. Dans la mouvance des accords de paix signés à Khartoum, il intègre le gouvernement fin 2020 pour représenter l’UPC.
L’« ordonnance aux fins d’incarcération » de la CPS consultée par l’AFP, est assez vague sur les faits qui justifient ces « inculpations ». Toutefois Les accusations retenues le présentent comme un des auteurs présumés de massacre et tortures : « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité par meurtres, actes inhumains » et « traitements cruels tels que la torture », peut-on lire dans l’ordonnance des juges de la CPS qui l’ont auditionné vendredi et ordonné son « incarcération provisoire » juste après.
La CPS a pour rôle de juger à Bangui les violations graves des droits humains commises depuis 2003 en Centrafrique. Elle obéit aux règles de juridiction hybrides car composée de magistrats centrafricains et internationaux.
Jean Baptiste Bodo