Des militants islamistes présumés ont tué 16 personnes et incendié des maisons, mercredi 20 octobre 2021, à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo, selon un témoin et un responsable de la société civile.

Un porte-parole de l'armée dans la région a déclaré jeudi 21 octobre 2021 qu'une unité de patrouille de combat a affronté les rebelles, mais n'a donné aucun autre détail.

"Nous prenions un verre avec des amis et tout à coup, nous avons entendu des coups de feu. Notre premier réflexe a été de fuir. Ce matin, nous avons trouvé 16 corps, dont mon fils aîné", a déclaré Luc Kakule Messo, un habitant du village de Kalembo, à environ 40 kilomètres à l'est de la ville de Beni.
Le coordinateur d'un réseau local de défense des droits de l'homme, Mumbere Meleki Mulala, a confirmé le nombre de morts et a attribué l'attaque aux ADF, un groupe armé ougandais actif dans la région.

L'ADF opère dans les forêts denses près de la frontière ougandaise depuis plus de trois décennies et a commencé à tuer des civils en grand nombre en 2014. Fin 2019, l'armée congolaise a lancé une opération de grande envergure contre eux, déclenchant une réponse violente.

<<C'est malheureux et c'est frustrant parce que chaque jour nous comptons les morts>>, a déploré Mumbere Meleki Mulala.
Pour rappel, le gouvernement a déclaré l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri en mai 2021 pour tenter de mettre fin à l'effusion de sang, mais la sécurité des civils a continué de se détériorer depuis lors, selon le Kivu Security Tracker, un groupe de recherche basé à New York et affilié à Human Rights.

Ruth MUSI