Depuis le 17 septembre, un nouveau responsable est à la tête du programme chèque santé dans le nord du Cameroun. Il s’agit d’Emmanuel Betsi. Le chèque santé encore appelé "bon d'achat" est un mécanisme de prépaiement visant la réduction de la mortalité néonatale et maternelle, à travers l'amélioration de la prise en charge de la femme enceinte. Celle-ci comprend le suivi intégral de la grossesse allant jusqu'à 42 jours après l'accouchement. Mais dans le nord du Cameroun, les femmes hésitent encore à y adhèrer.
Les défis qui attendent Emmanuel Betsi au Nord du Cameroun sont nombreux. Le nouveau chef d’antenne chèque-santé de cette région devra convaincre les femmes à adhérer à ce programme. Selon, le Dr Eugène Bayebane, chef de district santé de Guider, "Le gros souci reste l’adhésion du fait de la ruralité. Les femmes ne sont pas toujours spontanées pour aller vers les formations sanitaires. Il en est de même pour les grossesses, les femmes préfèrent aller chez les accoucheuses traditionnelles pour faire venir au monde leur bébé". Une habitude qui rame à contre-courant du projet « chèque-santé » lancé en 2015. La finalité de ce projet dans les 3 Régions septentrionales du Cameroun que sont l'Adamaoua, le Nord et l'Extrême-Nord, est de réduire la mortalité maternelle et néonatale. Au Cameroun, Selon la dernière enquête démographique et de santé (EDS) de 2018, 406 décès maternels sont enregistrés pour 100 000 naissances vivantes au Cameroun. Les régions septentrionales du Cameroun sont les plus touchées par ce fléau.
L’une des raisons de cette situation est la précarité dans laquelle vivent plusieurs ménages dans ces régions du pays. Les femmes ne peuvent pas s’y acquitter de la somme de 6000 francs Cfa environ 11 dollars pour bénéficier du chèque-santé. Ce chèque garantit une prise en charge gratuite pour tous les soins prévus par le chèque, dans les formations sanitaires accréditées et subventionnés par le projet chèque santé. Le programme de chèque santé finance des prestations médicales et non médicales à travers un mécanisme cofinancé par le contrat désendettement-développement, l’ONG KFW et les recettes découlant des ventes du Chèque Santé
Selon la dernière enquête démographique et de santé, le ratio de mortalité maternelle révèle qu’environ 4 000 femmes meurent chaque année au Cameroun en donnant la vie. Une courbe que devra inversé Emmanuel Betsi dans le nord du pays.
Loris-Clet ADIANG