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Mathématiques : Pourquoi les élèves français peinent à suivre le rythme asiatique

Mathématiques : Pourquoi les élèves français peinent à suivre le rythme asiatique

Les dernières évaluations internationales PISA ont une nouvelle fois sonné l'alarme : les élèves français accusent un sérieux retard en mathématiques par rapport à leurs homologues d'Asie de l'Est. Singapour, Chine, Corée du Sud et Japon trustent les premières places, quand l'Hexagone végète dans la moyenne. Mais quelles sont les raisons de cet écart persistant ?

Des programmes scolaires en cause ?

Pour de nombreux experts, l'une des clés réside dans les programmes et les méthodes d'enseignement des mathématiques. En Asie, l'accent est mis très tôt sur les bases théoriques et la maîtrise des concepts fondamentaux. "Dès le primaire, on inculque une véritable rigueur dans le raisonnement mathématique. C'est un apprentissage très structuré et exigeant, qui demande beaucoup de travail", analyse Cédric Villani, médaillé Fields et ancien ministre de l'Éducation. À l'inverse, les programmes français sont régulièrement critiqués pour leur manque de cohérence d'une année sur l'autre et leur approche jugée trop "récréative".

Un problème culturel ?

Au-delà des programmes, c'est peut-être une question d'état d'esprit et de valorisation des mathématiques qui expliquerait ce retard gaulois. Dans les pays asiatiques, l'excellence en "maths" est très prisée socialement et vue comme un gage de réussite. "Les parents poussent leurs enfants à travailler d'arrache-pied cette matière. C'est la clé pour intégrer les meilleures universités", souligne Michel Delord, professeur de mathématiques à Toulouse. En France, cette discipline souffre encore d'une image aride et élitiste, rebutant nombre d'élèves dès le collège. Un problème culturel de fond que les réformes successives n'ont jamais réussi à régler.

Le poids du système éducatif

Enfin, les différences de systèmes éducatifs entre l'Asie et la France jouent un rôle déterminant. Contrôle continu strict, semaines de cours allongées, devoirs à foison, streams séparés dès 10 ans pour les meilleurs éléments... Le rythme et la pression sont nettement plus soutenus de l'autre côté du monde."En France, on a un système qui nivelle par le bas et ne pousse pas assez les bons éléments à se dépasser", regrette Cédric Villani. Des pistes de réflexion pour enfin permettre à la nouvelle génération d'élèves français de rattraper son retard en "la" matière qui ouvre les portes de l'excellence