C'est un phénomène qui dépouille le mouvement sportif national de ses meilleurs athlètes. C'est encore frais dans nos mémoires, la médaille d'or du lancer de poids aux championnats du monde en salle à belgrade il y a quelques jours, de la désormais portugaise Auriol Dongmo. Celle qui hier a donné des médailles au cameroun aux championnats d'Afrique de sa discipline, concours aujourd'hui pour le Portugal. Elle n'est pas seule dans ce cas, on peut citer quelques uns comme les boxeurs Hassan Ndam Njikam, Arsène Fokou ou encore la célèbre famille d'haltérophiles Matam et bien d'autres encore.Panorama de quelques athlètes camerounais qui font la fierté de d'autres nations Sportives
Auriol Dongmo, Championne du Monde en Salle du Lancer de Poids aux récents Championnats du Monde de Belgrade en Serbie. À la clé, la meilleure performance mondiale de l'année. L'athlète qui compétit désormais pour le Portugal, a fait un lancer de 20m43.
Pourtant, il y a encore quelques années, la naturalisée portugaise, a été double championne d'Afrique du Lancer de poids, double médaillée d'or aux jeux africains, également médaillée d'or aux jeux de la Francophonie et aux jeux de la Solidarité Islamique.
Bien avant elle, son ainée Françoise Mbango Étoné, oréolée de deux médailles d'or aux jeux Olympiques d'Athène en 2004 et en 2008 à Pékin, fesait tomber le record des jeux au Triple Saut avec un bong à 15m39. Record effacé aux derniers Jeux Olympiques de Tokyo 2020 par la vénézuelienne, Yulimar Rojas qui a réalisé un saut de 15m67. Depuis 2010, Françoise Mbango a prit la nationalité française où elle a d'ailleurs terminé sa carrière d'athlète aux couleurs de la France.
L'exode des sportifs Camerounais, un phénomène aussi vieux que les disciplines sportives auxquelles ces athlètes sont engagés.
On se souvient encore, de l'une des légendes de la Boxe camerounaise, Jean Marie EMEBE ( gardien à l'ambassade du Cameroun en France à une époque ). L'ancien champion d'Afrique des poids moyens en 1977 à Lagos au Nigéria et en 1979 à Dakar au Sénégal, est lui aussi exilé du côté de l'hexagone depuis de nombreuses années, après sa retraite internationale en 1995.
Comment oublier la fugue des athlètes Camerounais aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000 et pendant les Jeux du Commonwealth à Melbourne en Australie en 2006. Les boxeurs Arsène Fokou, Simplice Fotsala, Christian Ndzié, Ulrich Yombo, Christelle Ndiang, ou encore Petit David Minkumba sans oublier les frères Matam, la célèbre famille d'haltérophiles camerouno-française.
À côté de ceux-ci, Hassan Ndam Njikam, le champion d'Afrique des poids moyens en 2003, 1/4 de finaliste aux Jeux Olympiques d'Athène en 2004, champion d'Afrique 2017 dans la catégorie des moins de 81kg. Le boxeur d'origine camerounaise, arbore également les couleurs de la France depuis 2018.
Simplice Ribouem, qui a pri la nationalité australienne, a remporté des médailles aux Jeux du Commonwealth en 2010 à New-Delhi et en 2014 à glasgow en Écosse.
Tous ces athlètes évoluent désormais sous différents drapeaux de différents pays et font la fierté de leurs différentes nations d'adotions.
Autre camerounaise qui s'est exilée, la handballeuse Diane Yimga, qui prête ses services à l'équipe nationale congolaise de Handball. Lors des derniers championnats de Handball seniors dames au Cameroun, la camerouno-congolaise a mené son équipe en demi-finale, synonyme d'une qualification pour la Coupe du Monde de la discipline où, son pays a joué le tour principal.
Le Football n'est pas en reste dans ce exil des sportifs Camerounais. Les cas les plus récents, Samuel Nlend, l'ancien attaquant de Union Sportive de Douala et Désiré Nzogué, ancien portier des Astres de Douala. Les deux joueurs viennent de s'engager avec la sélection nationale centrafricaine. Si d'aucuns choisissent d'autres nations Sportives par besoin de visibilité, d'autres par contre assument leur choix. C'est le cas par exemple de Jean Alain Boumsong, qui a évolué avec la sélection A française. Ou encore ses cadets Samuel Umtiti, Kylian Mbappé, Aurelien Tchouameni, Breel Embolo, qui évolu avec l'équipe nationale Suisse ou Nicolas Batum, le capitaine de l'équipe française de Basket-ball. Un choix qui a souvent son revers. On entend par exemple des commentaires racistes à l'encontre de ces joueurs lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes des nations auxquelles ces sportifs sont engagés (...)
S'il est vrai que d'aucuns ont fait le choix de l'exil sportif, d'autres par contre ont fait le chemin inverse, celui d'honnorer leur Mère Patrie. C'est par exemple les cas de Gérome Onguéné ancien capitaine des sélections intermédiaires en Équipe de France et Joseph Désiré Job ( ancien lion indomptable), Éric Maxim Choupo-Moting et Marvin Matip qui ont aussi commencé leur carrière avec les équipes juniors en Allemagne. La liste est loin d'être exhaustive.
Virginie EDIMA.