Plus de deux ans après la mort d'un civil violemment appréhendé pour entorse aux règles du confinement, treize policiers ont été arrêtés en Afrique du Sud. La police des polices parle de la première avancée dans les enquêtes sur les nombreuses brutalités policières en Afrique du Sud, durant la pandémie de Covid-19.
La direction indépendante des enquêtes policières a confirmé qu’il s'agit de l'affaire Ishmael Gama. Selon cette direction, elle remonte à la fin du mois de mars 2020, au cours de la première semaine de confinement en Afrique du Sud, l'un des plus stricts au monde à l'époque.
La police des polices rapporte que le jeune homme est « arrêté et agressé » avec trois autres civils par 13 officiers de police et 3 agents de sécurité privée, qui les mènent au commissariat de Lenasia dans la banlieue de Johannesburg, pour infraction aux règles du confinement. Aux arrets, Ishmael Gama se plaint de maux de ventre lors d'une ronde de la police dans les cellules et meurt très vite dans l'ambulance qui le mène à l'hôpital.
Les 16 policiers et agents de sécurité ont donc été arrêtés et ont comparu la troisième semaine de juillet 2022. Libérés sous caution, ils devraient être mis en examen au mois d'août.
Elle aura été la première affaire de violences policières commises durant le confinement qui mène à une enquête en Afrique du Sud. Les organisations de défense des droits de l'homme s'en félicitent et dénoncent quand même la lenteur des autorités à punir les responsables.
Le 23 mars 2020, le président Cyril Ramaphosa avait décidé d’un confinement de 21 jours à partir du 26 mars pour une durée de trois semaines. L'armée a alors été déployée pour assurer son respect. Pendant ce confinement, plusieurs dizaines de policiers été arrêtés pour avoir violé les lois de lutte contre le coronavirus, notamment pour avoir vendu des boissons alcoolisées confisquées.
Visesa Louangel