Au moins 30% des Colombiens, principalement dans les grandes villes, sont en situation d'insécurité alimentaire du fait du chômage, du conflit armé et des conséquences économiques de la pandémie. C'est ce qu'a fait savoir jeudi 16 février, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies.
Pas moins de «30%» de la population du pays souffre d'«insécurité alimentaire de niveau modéré ou grave», c'est-à-dire que «15,5 millions» des 50 millions d'habitants de la Colombie n'ont pas un accès régulier à une alimentation suffisante et nutritive en raison d'une pénurie de denrées ou d'un manque de ressources permettant de se les procurer, d'après le rapport de l'organisme onusien.
Ce phénomène «touche un plus grand nombre de personnes dans les zones urbaines», avec notamment quelque 1,5 million de personnes concernées à Bogota (centre), plus de 640.000 à Medellin (nord-ouest) ou encore quelque 490.000 à Cali (ouest). 300 enfants de moins de cinq ans sont morts de faim. Pour le PAM, la «moitié» des ménages victimes du conflit armé souffrent d'un manque de nourriture.
La Colombie, principal producteur mondial de cocaïne, subit plus d'un demi-siècle de conflit armé entre l'État et divers groupes de guérilleros de gauche, de paramilitaires de droite et de trafiquants de drogue, auquel tente de mettre un terme le président Gustavo Petro, devenu à l'été 2022 le premier président de gauche de l'histoire du pays.
La pandémie, le chômage et «l'accès difficile à la terre» du fait du conflit font partie des causes mentionnées par le PAM, en plus de la hausse du prix des denrées alimentaires, des «catastrophes (naturelles) liées au changement climatique et plus récemment à la pénurie d'intrants due» à la guerre en Ukraine.