À l’occasion de la Journée Internationale de la liberté de la presse le 3 mai 2022, une matinée de réflexion a été organisée à Yaoundé par la section camerounaise de l’Union Internationale de la Presse Francophone (UPF) sur le thème, « lutte contre les discours violents et haineux : la presse peu(t) ?.» Les échanges étaient coordonnés par le ministre de la communication René Emmanuel Sadi.
Pour commémorer cette journée dédiée à la presse, la section Cameroun de l'Union Internationale de la Presse Francophone en collaboration avec le gouvernement camerounais se sont retrouvés mardi 03 mai au complexe Mundi, une banlieue de la capitale politique Yaoundé. Cette rencontre a permis aux acteurs de la presse au Cameroun de donner leurs points de vues sur l'état de la presse au Cameroun. En collaboration avec la communauté internationale le thème de cette édition est '' Le Journalisme sous l'emprise des réseaux sociaux".
Pour le Ministre de la Communication, ''Promouvoir l’émergence d’une presse crédible en extirpant des studios la violence créée, exercée et entretenue par les réseaux sociaux, à travers ou contre les journalistes, est la gangrène qui fragilise les fondements de la profession de journaliste. "Nous faisons face à une multitude de voix d’accès à l’information, les nouveaux medias comme les sites d’informations , les blogs viennent influencer les anciens moyens d’information. Le public a le droit d’avoir une information crédible. '' a t-il indiqué au cours des dites échanges.
Il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Ainsi, la liberté de promouvoir les lignes éditoriales doit se faire dans le respect de l’éthique et de la déontologie du journalisme ; ceci pour éviter de faire répandre l’idée selon laquelle les journalistes tentent délibérément de cacher des informations, de manipuler et d’orienter l’opinion. Comme l’a souligné Evelyne Owona Essomba, présidente de l’UPF CAMEROUN.
Pour le Pr Leka Essomba, Sociologue et Chef du département de Sociologie à l'université de Yaoundé 1, '' Des personnes sans compétences parlent dans l’espace public, un homme qui parle sait qu’on ne dit pas tout et à tout moment. La précarité , la fragilité et la vulnérabilité sont les contraintes qui entachent l’éthique du journaliste. Le journaliste conscient, patriote doit savoir que ce qu’il dit peut avoir des conséquences sur notre pays en évitant les excès à travers des discours haineux. Internet est devenu comme un grand arbre à palabre dans ce village planétaire où tout le monde s’exprime à sa guise. Aujourd’hui les fraternités civiques perdent leurs dignités, le minimum de respect est annulé. L'espace public est devenu une sorte de morgue à ciel ouvert où on montre des corps nus et des sangs de cadavres ; les journalistes participent à la violence par la reprise des propos désobligeants dans les anciens medias , nous voyons des unes telles que "tout le monde au pouvoir sauf un bamiléké". Des sanctions administratives telles que l’interdiction temporaire du media ou de la chaine sont envisagées.''
"Nous devons désister en dénonçant les discours haineux contre ceux qui veulent galvauder ce noble métier", nous a confié Charles Ndongo DG de la chaine nationale au Cameroun (CRTV).
Cette célébration intervient dans un contexte où le journaliste est de plus en plus confronté aux réseaux sociaux. Il est dont important pour lui, de faire le distingo entre médias et réseaux sociaux.
Gabriel ONANA