Le comité exécutif national NEC du Front social-démocrate SDF, réuni à Yaoundé samedi 23 juillet, a décidé de contrôler les propos publics des militants de ce parti d'opposition car ils fondent les règles entourant la communication au sein du parti.
L'une des résolutions de cette assemblée stipule que si la liberté d'expression doit être respectée, elle ne doit pas être interprétée « comme une liberté de déformer » les positions du parti et surtout d'attaquer ou de porter atteinte à la réputation et à l'image du parti par l'un ou l'autre des ses membres.
" Désormais, pour qu'un militant du SDF parle publiquement du parti, il doit préalablement obtenir un mandat soit du secrétaire général, soit du secrétaire national à la communication, soit du cabinet fantôme chargé de l'information et des médias. " Le non-respect de cette instruction exposera les contrevenants à de sévères sanctions disciplinaires ", a averti le NEC. Une liste des communicants officiels des partis sera établie par les instances précitées.
Suite à la résolution, Xavier Beleme Anang, le secrétaire régional de la communication du SDF pour le Littoral, s'est dit indigné par ce qu'il a appelé " une hyper-concentration anti-statutaire du pouvoir doublée d'une tentative de museler l'expression des communicants des partis dans le Littoral ". Pour lui, la résolution est un " précédent stalinien dangereux dans l'histoire du SDF quand on sait que le parti a toujours prôné une gouvernance interne de type fédéral ". Il a invité ses camarades militants à " continuer à accepter les invitations des médias pour redorer l'image du parti ".
Il a été suivi dans sa bravade par Emmanuel Ntonga, président régional du SDF pour la région du Centre. Comme dans le Littoral, les militants du Centre sont invités " à poursuivre ce noble travail sans crainte ni pression ".
Selon certains militants du SDF, cette mesure du NEC vise à limiter l'exposition des divisions en cours au sein du parti. Et d'autre part, de museler la tendance de Jean Michel Nintcheu, député et président régional du Littoral, contre Joshua Osih, également député et premier vice-président du parti.
Bera Cruz