Dans un rapport publié hier mercredi 15 février, l’organisation non-gouvernementale (ONG) Human Rights Watch revient sur l’histoire des Chagos et accuse les États-Unis et l’Angleterre de “crime contre l’humanité”.
Les habitants de cet archipel de l’océan Indien, sous contrôle britannique, ont en effet été chassés de leur territoire dans les années 60 et 70 pour permettre l’installation d’une base militaire états-uniennes sur l’île de Diego Garcia.
Ils réclament depuis la restitution de leurs terres. “Le déplacement forcé de l’ensemble du peuple chagossien par les gouvernements du Royaume-Uni et des États-Unis et la persécution raciale au Royaume-Uni, ainsi que le blocage continu de leur retour chez eux, sont des crimes contre l’humanité” écrit l’ONG dans ce rapport d’une centaine de pages.
Les deux gouvernements “devraient fournir des réparations complètes au peuple chagossien, y compris leur droit de retourner vivre dans leur patrie dans l’archipel des Chagos dans l’océan Indien” estime ce rapport. L’organisation identifie trois crimes contre l’humanité : un crime colonial en cours avec déplacements forcés, l’empêchement du retour chez eux par le Royaume-Uni et la persécution raciale et ethnique par le Royaume-Uni.
Maurice, qui a obtenu son indépendance en 1968, revendique le territoire des Chagos et demande le retour de l’archipel dans son giron. Toutefois, l'archipel est réclamé par Maurice depuis de nombreuses années. Le 25 février 2019, la Cour internationale de Justice a déjà tranché en la faveur de l’île sœur, sans conséquence sur le positionnement du Royaume-Uni.
Le 22 mai de la même année, ce sont les Nations Unies qui ont validé cet avis en votant la restitution des Chagos à Maurice. La Grande-Bretagne avait alors six mois pour rétrocéder les terres, ce qui n’a pas été fait.