La vice-présidente argentine Cristina Kirchner aurait pu être tuée ce jeudi 1er septembre à Buenos Aires.
Un homme a pointé son fusil "chargé" dans sa direction, alors qu'elle se trouvait devant son domicile. Cette attaque surprise intervient dans un contexte politique tendu en Argentine. Un incident qui a suscité une vague de condamnations aux quatre coins du globe.
Cristina Kirchner, la vice-présidente argentine a échappé à une tentative d'assassinat ce jeudi soir, alors qu'elle signait des livres avec des sympathisants, proche de son domicile à Buenos Aires, en Argentine.
D'après, des vidéos de plusieurs chaînes de télévisions, un homme a dirigé une arme de poing « chargée » vers la tête de Cristina Kirchner, à quelques mètres à peine, sans qu'aucun coup de feu ne parte. Il l'attendait en bas de chez elle, dans le quartier de Recoleta, avant de surgir derrière elle.
« J'ai vu ce bras surgir par-dessus mon épaule derrière moi avec une arme, et avec des gens autour de moi, il a été maîtrisé », a raconté l'un de ses alliés, qui a souhaité garder l'anonymat.
Des policiers ont alors saisi le suspect de la trentenaire de nationalité brésilienne, selon beaucoup de médias locaux et l'ont amené dans une voiture de police dans une rue attenante, aussitôt entourée par un épais cordon de membres des forces de l'ordre.
La vice-présidente argentine, est repartie peu après sous les cris et huées de plusieurs dizaines de personnes ayant assistées à la scène, relayée massivement sur les réseaux sociaux. Dans la suite de l'incident, le carrefour a rapidement et bouclé par des rubans « scène de crime », tant dis que des policiers procédaient à de premiers prélèvements.
Réaction rapide et indignée de la classe politique.
Une grande partie de la classe politique a tout de suite réagi, dont le Chef de l'État argentin, Alberto Fernandez, dans une allocution adressée à la Nation. « Cristina est en vie, car pour une raison qui n'a pas encore été confirmée techniquement, l'arme qui contenait cinq balles n'a pas fait feu bien qu'ayant été déclenchée ».
Le président a par la suite dénoncé un fait « d'une énorme gravité, le plus grave survenu depuis que notre pays a retrouvé la démocratie » en 1983. Il a annoncé par ailleurs avoir décrété un jour férié national ce vendredi 02 août, « pour que dans la paix et la concorde, le peuple argentin puisse s'exprimer en défense de la vie, de la démocratie, et en solidarité avec notre vice-présidente ».
Accusée de fraude et corruption: verdict du procès fin 2022.
Cette attaque surprise prend racine dans un contexte politique argentin fortement polarisé. Depuis une dizaine de jours, des centaines de militants se rassemblent chaque soir devant le domicile de Cristina Kirchner, mais également dans de nombreuses villes du pays, pour marquer leur soutien à l'ancienne cheffe de l'État (2007-2015), actuellement en procès pour fraude et corruption.
En effet, le 22 août dernier, l'accusation a requis contre elle une peine de 12 ans de prison et une inéligibilité à vie, dans un procès qui porte sur des attributions de marchés publics dans son fief de Santa Cruz (sud), pendant ses deux mandats présidentiels. Le verdict devrait être rendu en fin de l'année 2022.
Cependant, même en cas de condamnation, elle jouit au titre de présidente du Sénat d'une immunité parlementaire et pourrait ne pas aller en prison, voire se présenter aux élections d'octobre 2023.
Adulée par une partie de la gauche péroniste, personnalité clivante honnie par l'opposition, Cristina Kirchner, âgée de 69 ans, reste sept ans après son départ de la présidence argentine une figure influente dans la politique argentine, a un an seulement d'une élection présidentielle pour laquelle elle n'a pas encore fait connaître ses intentions.
Rosine MANGA