Le président équatorien Guillermo Lasso, a répondu à une partie des doléances des manifestants en baissant le prix des carburants. Toutefois, cette réduction ne satisfait pas des milliers d'indigènes qui bloquent une partie du pays depuis deux semaines. En ce moment est débattu au Parlement une possible destitution du président.
Dimanche 26 juin dans une allocation à la radio-télévision, le président Guillermo Lasso annonçait la baisse du prix des carburants. L'essence est de 10 centimes (de dollar) par gallon (3,78 litres) et le prix du diesel est de 10 centimes le gallon. Cette réduction va porter le prix du diesel à 1,80 dollar, et celui de l'essence à 2,45 dollars.
C'est en-deçà de ce que réclamait la puissante confédération des nationalités indigènes (Conaie), centre des manifestations contre la hausse du coût de la vie. Elle exigeait une baisse des prix des carburants à 1,50 et 2,10 dollars alors que le diesel a grimpé de 90% (à 1,90 dollar), en moins d'un an et l'essence de 46% (à 2,55 dollars).
Cette décision intervient au moment où le Parlement équatorien examine depuis samedi soir la demande d'une éventuelle destitution de Guillermo Lasso. Les députés de l'opposition le rendent responsable de la grave crise politique qui prévaut en ce moment dans le pays. Dimanche, le président a lancé un appel au dialogue. L'état d'urgence déclaré huit jours auparavant dans six des 24 provinces du pays, les plus touchées par les manifestations a pris fin samedi soir.
Depuis le début des manifestations le 13 juin, les violences ont fait au moins cinq morts et des dizaines de blessés, selon une ONG de défense des droits de l'homme. Quito est en grande partie paralysée et ses accès bloqués par de nombreux barrages routiers. Les manifestants ont essayé à deux reprises, jeudi et vendredi, de pénétrer dans l'enceinte de l'Assemblée nationale, mais ils ont été repoussés par les forces de l'ordre.
La journée de dimanche a été calme mais le leader du mouvement a promis la poursuite de la mobilisation. De son côté, le ministère de l'Énergie a averti que la production de pétrole en Équateur était à un « niveau critique » et cesserait d'ici 48 heures si les manifestations et blocages se poursuivent, parlant d'une production déjà réduite ce jour à 50% de la normale.
Ce mouvement des indigènes n'est pas le premier dans le pays. Ces manifestations ont déjà entraîné la chute de trois présidents en Equateur entre 1997 et 2005. Le pétrole, extrait dans les provinces amazoniennes, est le premier produit d'exportation du pays.
Suzanne EFFA