Le troisième opérateur mondial de satellite le Français Eutelsat, veut fusionner avec l'Indo-britannique OneWeb. Un protocole d’accord a été signé, a confirmé Eutelsat. Cette fusion des deux géants de l'orbite pourrait être le futur champion du satellite.
Actuellement, un nouvel eldorado de l'espace est dominé par les géants américains de la tech.
Surtout par un géant : Elon Musk, celui qui a dynamisé l’industrie spatiale. D’abord avec sa fusée SpaceX capable de revenir sur Terre, et maintenant avec Starlink, sa constellation de satellites à quelques centaines de kilomètres de la Terre. La moitié est déjà déployée et elle offre une connexion internet beaucoup plus rapide que celle des satellites géostationnaires installés à 36 000 km de notre planète.
C’est un avantage pour les amateurs de jeux en ligne mais également pour les marchés financiers où les ordres sont passés à la vitesse de l’éclair. Ou encore pour toutes les régions mal desservies par les réseaux terrestres ou sous-marins, qu’elles soient dans des coins reculés ou des continents sous-équipés. L’Ukraine par exemple, coupée du réseau terrestre depuis l’offensive russe, est maintenant connectée grâce à Starlink.
Un challenge féroce sur le créneau des satellites à basse orbite.
La promesse de ces constellations, c'est l'internet spatial à haut débit. Ces myriades à basse orbite apparaissent aujourd'hui comme la meilleure solution technologique pour répondre aux besoins des futurs gros consommateurs d'internet, que ce soit sur terre, en plein désert ou en mer. Les flottes de voitures connectées, les bateaux et bien sûr les armées en seront les premiers clients.
D’ici 2030, 10% du trafic internet passera par ce canal, a estimé un expert. Un marché de 16 milliards de dollars d'après Eutelsat. Elon Musk a parlé lui en terme d’un chiffre d’affaires de l’ordre de 50 milliards de dollars. Les entreprises privées comme les gouvernements, notamment la Chine, se ruent sur ce créneau porteur mais étroit, parce que les basses orbites sont par définition d'une dimension limitée, les premiers arrivés seront donc les premiers servis.
OneWeb est le concurrent le plus sérieux de Starlink, notamment parce qu’il a déjà déployé les deux tiers de sa flotte spatiale, une aventure encore chaotique. L’entreprise a frôlé le dépôt de bilan pendant le Covid. Elle a survécu grâce à un attelage formé par le gouvernement britannique et le groupe indien Barthi, devenu le premier actionnaire. Eutelsat en est le deuxième. Le mariage avec le troisième opérateur mondial ferait de la nouvelle entité, le premier opérateur satellite multi-orbites.
La nouvelle entreprise pourrait être l'outil au service de toute l'Europe, une hypothèse appréciée par les autorités françaises mais loin d'être évidente, parce que l'Europe a son propre projet et parce que l'adhésion des actionnaires de OneWeb n'est pas gagnée, Brexit oblige.
Enfin, les observateurs les plus critiques ont noté que la technologie OneWeb est déjà dépassée. En bourse, l’action d’Eutelsat a perdu 17%.
Pour le groupe français aujourd’hui apprécié des investisseurs comme une valeur sûre du CAC 40, se lancé dans cette aventure, c’est faire un pari sur l’avenir car cette nouvelle technologie est coûteuse et soumise à des aléas imprévisibles : l'encombrement des orbites basses pourraient favoriser les collisions et donc démultiplier les coûts.
Eutelsat va sortir de sa zone de confort, d’où les réserves de la bourse.
Et dont les bénéfices de Wallmart, le géant américain de la grande distribution, seront en chute libre cette année. Le groupe a prévenu de cette baisse à venir dans un avertissement sur résultat. À cause de l'inflation, ses clients sont concentrés sur les achats de première nécessité et le distributeur doit brader ses autres produits pour écouler ses stocks. Ses bénéfices pourraient baisser cette année de 11 à 13%.
Rosine MANGA