Une dizaine de morts dans la manifestation anti-MONUSCO à Butembo, la population ne jure que par le départ de cette mission
16 morts les habitants tués par les éléments de la mission de l’organisation des nations unies pour la stabilisation du Congo MONUSCO (deux Indiens et un Marocain, et un blessé » ont été recensés), a déclaré le colonel Paul Ngoma, chef de la police urbaine aux côtés de plus de 60 blessés dans une manifestation « anti-MONUSCO », du mardi 26 juillet 2022, à Butembo, troisième ville de la province du Nord-Kivu.
Le bilan provisoire ci-haut, est celui de la police nationale congolaise PNC-ville de Butembo, de la province du Nord-Kivu. Au vu de cette situation, les manifestants disent « être engagés pour le départ de la mission onusienne du sol congolais ».
Il s’agit d’ un Casque bleu et (de) deux membres de la Police des Nations Unies », a précisé la Monusco dans un communiqué, ajoutant que « des assaillants ont violemment arraché des armes à des éléments de la Police nationale congolaise et tiré à bout portant sur nos forces de maintien de la paix ». La mission onusienne « condamne fermement cette attaque que rien ne justifie », a-t-elle ajouté.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le numéro deux de la Monusco à Kinshasa, la capitale de la RDC, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a confirmé le bilan de 16 morts et fait état de 60 blessés dans les récents troubles. « En aucun cas la violence n’est justifiée », a-t-il dit, ajoutant qu’ »une enquête conjointe » serait menée.
En pleine rue des manifestants qui scandaient des chants contre la MONUSCO, ont déploré la mort des certains militants par balle tiré selon eux par « les casques bleus, à leur base locale ».
Dans la marche avec un corps sans vie d’un manifestant, vers la morgue de l’hôpital de référence Matanda, dans l’avant midi du mardi 26 juillet 2022, monsieur Salama Kaliki, militant du mouvement citoyen lutte pour le changement LUCHA section de Butembo, note qu’il est inconcevable que les casque bleus tirent à bout portant sur les manifestants.
« On était juste devant les installations de la MONUSCO, nous voulons tout simplement dire à cette mission de dégager par ce que on ne veut pas d’elle ici chez nous. Et nous sommes vraiment désolé de voir la MONUSCO tirée à bout portant sur la population, il y’a des cas de mort et d’autres sont blessés. On ne va pas baisser les bras, » a-t-il indiqué.
Tout l’après-midi, pendant que les morts se faisaient enregistrés à la base locale de la MONUSCO, certains manifestants qui servaient de renforts étaient au niveau du monument historique de Butembo. Ces derniers disent êtres engagés pour le départ de cette mission.
« Qu’ils partent de notre pays. Nous avons besoin de la paix. Qu’on nous laisse lutter pour notre propre sécurité. Nous n’allons pas reculer, vous voyez que tout le monde est mobilisé. Que la MONUSCO parte c’est tout, » indique un habitant rencontré au rond-point VGH.
La société civile coordination urbaine de Butembo, déplore la transformation d’une journée de deuil en manifestation anti-MONUSCO. Le révérend Mathe Sanane, qui en est président invite la population « à la retenue ».
Denise KAVIRA KYALWAHI