L'exhortation contre l'inflation se poursuit en France ce jeudi 10 novembre. Après les raffineurs, c'est maintenant dans les transports publics que le mouvement paraît prendre de l'envergure. D'énormes troubles sont attendus à ce effet, particulièrement dans les trains et le métro parisien.
Les transports franciliens sont « au bord de l'implosion ». Ces mots d'un syndicaliste de la RATP, la Régie autonome des transports parisiens, décrivent le mal-être qui règne dans l'entreprise.
La grève de ce jeudi sera très suivie. La moitié des lignes de métro ont été fermées. Seules les lignes entièrement automatisées 1 et 14 sont praticables. Cinq lignes sont complètement fermées (2, 8, 10, 11 et 12), les autres ne circulent qu'aux heures de pointe, avec un service gravement dégradé. La situation ne sera pas meilleure sur le RER A où un train sur trois roulera en moyenne. Sur le RER B, le rythme semble être d'un train sur deux. À la SNCF, par contre, le mouvement s'annonce bien moins suivi.
Un choc de répresaille fort derrière lequel se cachent de nombreuses protestations. Premièrement : l'ensemble des syndicats (CGT, FO, Unsa, Solidaires) réclament des hausses significatives pour faire face à une inflation nationale qui dépasse les 6%. Et puis l'ouverture à la concurrence prévue pour 2025 angoisse les employés. Le nombre de démissions a grimpé de 45%, conséquence les abandons de postes se multiplient.
Sous-effectif
Les chauffeurs de métro et de bus sont en sous-effectif en raison des difficultés de recrutement et d'une explosion de l'absentéisme. Et cela donne des transports peu fiables, moins bien régulés. Les usagers quotidiens s'en rendent compte avec des rames de métro notamment les surcharges aux heures de travail.
L'Île-de-France n'est pas la seule zone concernée. À Grenoble, les conducteurs de bus et tramways sont en grève depuis six jours. À Marseille, jeudi noir annoncé. Ici encore, les syndicats reprimandent des modalités de travail qui se sont détériorées.
Rosine MANGA