Société

L'Afrique revendique le droit d'exploiter sans contraintes ses énergies fossiles

L'Afrique revendique le droit d'exploiter sans contraintes ses énergies fossiles

Les autorités africaines sont conscientes des enjeux climatiques qui secouent la planète, de ce fait, elles revendiquent le droit d'usage sur leurs ressources en pétrole et en gaz pour développer leurs pays. La solution passe peut-être par un engagement croissant dans le développement des énergies propres.


Le continent Africain, responsable que de 4% des émissions de gaz à effet de serre, plaide toujours Macky Sall président en exercice de l’Union africaine. De nombreux États réclament en effet, le droit d'exploiter leurs énergies fossiles pour leur développement, explique Maixent Raoul Ominga, le directeur de la société nationale des pétroles du Congo.

"Nous devons développer nos États et ça doit être une dynamique et non une rupture. On ne peut pas arrêter le pétrole, c’est la première ressource du pays. Mais la tendance aujourd’hui est de faire en sorte que le gaz devienne à moyen et à long terme l’alternative. Et il y a déjà des grands projets là-dessus. Je pense que l’accord que le Congo", a signé avec l’Italie à travers EN du Congo.
" Et nous avons également signé avec la RDC, un grand accord pour faire en sorte qu’on puisse mettre en place les infrastructures pour transporter l’électricité dans toute la sous-région. Et ça concourt à cela. Donc on ne peut pas du jour au lendemain rompre avec le pétrole brut, mais la dynamique est que nous devons désormais utiliser le gaz dans la plupart des projets pour produire l’électricité".

Le Cameroun, pays producteur de pétrole à l’économie plus diversifiée, se dit aussi prêt à développer dans la transition énergétique, « en développant aussi bien l’hydro-électricité que les énergies renouvelables qui sont bien entendu des énergies de transition pour réduire l’impact de la pollution dans l’environnement. », a expliqué Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie du Cameroun. Puis, il a ajouté : « Le Cameroun s’est engagé et continue de le faire. Il voudrait donc dans cet esprit-là participer au développement économique et social à l’intérieur du pays, dans la sous-région Afrique centrale, sur le continent de manière générale. »

<< Dépendance économique à la rente pétrolière. >>

Cependant, sortir du tout pétrole n’est pas simple pour les pays qui tirent l’essentiel de leurs revenus de l’or noir comme l’Algérie, le Tchad ou le Congo.
Puisque la rente pétrolière finance parfois des pans entiers de l’économie des politiques de subventions, programmes sociaux ou de logements.

« La capacité et la volonté de sortir de ces économies de rente n’est pas nécessairement évidente puisqu’il faut s’en sortir, s’en sevrer peu à peu », prévient Benoit Chervalier, enseignant des Sciences Politiques à l’Essec, spécialiste des questions de financement des économies africaines. « Donc, à la fois en ayant une vision de long terme, et là ça passe très souvent par ce que l’on va qualifier de manière un peu générique, c’est-à-dire investir dans l’avenir à travers des fonds générationnels, à travers des fonds de stabilisation. Il existe plusieurs catégories de fonds souverains. Et en parallèle d’investir dans l'avenir, d’investir justement dans cette diversification de l’économie et de ne pas utiliser ces mannes-là au tout venant, c'est-à-dire dans une gestion au jour le jour des problématiques budgétaires. »

Actuellement, la hausse des cours du pétrole permet à ces États, qui ont souffert du dernier choc pétrolier de 2014, de rattraper ces dernières années difficiles.

Rosine MANGA