Société

Les cliniques d'avortement canadiennes se préparent à accueillir les Américaines

Les cliniques d'avortement canadiennes se préparent à  accueillir les Américaines

Les cliniques d’avortement au Canada sont déjà prêtes à offrir des services aux Américaines si les États-Unis mettaient fin à leur protection constitutionnelle du droit à l’avortement. Cependant, elles pourraient faire face à un problème d'insuffisance pour répondre à tous les besoins.


Un affluence potentielle de femmes venant de l’autre côté de la frontière pourrait engendrer des attentes plus grandes pour obtenir un service, mais obligerait aussi les installations à s’agrandir, ou à créer de nouvelles pour faire face à la demande. « Il existe un véritable souvenir vécu de la gracieuseté offerte par les cliniques américaines lorsque les Canadiens étaient dans le besoin et je pense que cela serait réciproque», a indiqué dans un entretien au «National Post» Carolyn Egan, la porte-parole de la Coalition ontarienne pour les cliniques d’avortement.

Au Manitoba, la directrice générale de la Women’s Health Clinic de Winnipeg a déclaré, qu’elle accueillerait toute américaine qui souhaiterait réaliser la procédure, certaines venant déjà en petit nombre pour le faire. «Nous n’allons pas refuser des gens», a
déclaré Kemlin Nembhard au média. «Mais dans un pays qui compte 10 % de la population des États-Unis, il n’est pas réaliste de penser que nous pourrions répondre aux besoins de ce qui pourrait potentiellement affluer vers le nord.»

Toutefois, cette possibilité est envisagée depuis un temps, puisque de nombreux défenseurs de l’avortement aux États-Unis ont également contacté la Fédération nationale de l’avortement du Canada, afin de savoir si les cliniques canadiennes pourraient prendre en charge une partie de la demande américaine. «S’il y avait effectivement un besoin, je serais assez optimiste quant au fait que le personnel médical ici au Canada essaierait de mettre en place une installation pour aider», a tout de même lancé Egan.

D’autres facteurs pourraient aussi limiter l’arrivée d’américaines au Canada pour cette procédure, car certaines pourraient ne pas avoir assez de moyens pour obtenir un passeport et payer le transport ainsi que l’hébergement. « À moins d’être remboursé par les fonds américains destinés à l’avortement, ce ne sera une option viable que pour les femmes qui ont quelques moyens et peuvent voyager », a expliqué au «National Post» Joyce Arthur, responsable de la Coalition pour le droit à l’avortement au Canada.

Rosine MANGA