Les éleveurs dans la partie orientale de la République démocratique du Congo appellent les autorités congolaises de leur venir au secours afin de faire face à la forte concurrence qui s’annonce dans la sous-région.
Alphonse MUHIRE, membre de la coopérative du groupement d’éleveurs du Nord-Kivu l’ACOGENOKI en sigle, estime que l’Est du pays présente d’opportunités dans ce domaine. Mais ces opportunités sont confrontées à quelques défis.
L’insécurité est le grand défi auxquels les éleveurs font face dans l’Est de la RDC
« Tout d’abord, l’Est de la RDC connait l’insécurité depuis 1993 jusqu’à ce jour. A l’heure où je vous parle, tu ne peux pas accéder aux élevages. On ne peut pas quitter Goma pour Lubero, il faut être escorté entre Rusthuru et Kanyabayonga. On ne peut pas quitter Goma pour Mwesso jusqu’à Bibwe dans le Masisi sans pour autant avoir peur puisqu’il y a des cas de kidnapping très réguliers » dit-il.
L’état des infrastructures routières laisse à désirer
« On ne peut pas quitter Ngungu jusqu’à Numbi aisément dans le Sud-Kivu puisque les routes sont mauvaises ; l’accessibilité routière pose problème », ajoute Alphonse MUHIRE, directeur de l’ACOGENOKI.
D’autres contraintes ne font pas bonne affaire pour l’élevage au Nord et au Sud-Kivu
La santé animale, le manque des vaccins adéquats contre le charbon bactérien, brucellose, fièvre aphteuse… carence des races améliorées, vétusté d’abattoir, chaine de valeur pas développée, difficulté d’alimentation pour nos animaux, contrainte liée à l’amélioration génétique, manque des ressources financières et humaines pour la recherche, difficulté d’exportation des produits, manque de marchés à bétaille, nous avons le manque d’abattoir, surtaxation des produits dérivés des bovins … » sont parmi les obstacles auxquels l’élevage est confronté.
L’intégration dans la communauté des États de l’Afrique de l’Est est une aubaine mais…
Alphonse MUHIRE salue l’accélération de l’adhésion effective de la RDC dans la communauté des États d’Afrique de l’Est, mais interpelle le gouvernement congolais à faire de tout son mieux pour que le marché d’élevage de l’Est de la RDC soit à même de concurrencer avec ceux des autres pays de l’organisation.
« Les autres pays de la région ont développé leur élevage, ce n’est pas de la magie. Il suffit que nous nous y engagions : que la sécurité nous soit garantie, que l’Etat congolais prenne également l’élevage comme secteur important dans son économie, mise sur pied d’un programme de la commercialisation des produits d’élevage, la mise sur pied des industries ad hoc, les subventions régulières de la part du gouvernement congolais », recommande le directeur de l’ACOGENOKI, un des organisations pilotes de l’élevage au Nord-Kivu et en Ituri.
Toutefois, il est optimiste et rassure que toutes les batteries seront mises en marche pour que la compétitivité soit une réalité
« Nous avons des choses à amener sur ce grand marché de l’Afrique de l’Est. Par exemple, la dernière foire en Afrique du Sud notre fromage a été apprécié par plusieurs personnes. Sur ce, après cette foire, un grand fermier d’Afrique du Sud nous a sollicités visiter nos sites et voir comment jouer le partenariat. L’ambassade de Belgique prétent aussi venir avec quelques investisseur »
Signalons que la RDC a déjà ratifié l’acte d’intégration de la communauté des États d’Afrique de l’Est.
Quelques analystes appellent à l’installation de plusieurs usines modernes en RDC, afin qu’elle soit aussi à mesure de verser ses produits dans ce marché commun.
Prosper HERI NGORORA, à Goma