À court de devises étrangères, le Sri Lanka n'arrive plus à nourrir sa population. Le carburant et le diesel sont, distribués au compte-gouttes. Les bus privés, qui représentent les deux tiers de la flotte du pays, ne circulent qu'à 20% de leur capacité. La situation va empirer dans les prochains jours.
Les gens qui ont une voiture conservent une partie de leur carburant pour les besoins urgents. Certains se déplacent à vélo. La voiture est utilisée qu'en cas d'urgence.
«Les policiers se servent de leurs uniformes pour remplir le réservoir de leur moto, ce qui crée des tensions entre la police et les civils. Partout, il y a des bagarres qui éclatent et c'est ce que veulent les dirigeants, des bagarres pour qu'ils puissent continuer à vivre tranquillement », explique le Sri-Lankais à RFI.
Le Sri Lanka est à bout et n'est pas prêt de sortir de la crise, a d'ailleurs admis mardi 5 juillet devant le Parlement le Premier ministre Ranil Wickremesinghe, prédisant une profonde récession accompagnée de graves pénuries, y compris en 2023.
Des négociations sont en cours avec le Fonds Monétaire International (FMI), mais dont l'issue dépend d'un plan de restructuration de la dette sri-lankaise avec ses créanciers d'ici août, a précisé le Premier ministre.
Accablés par la crise économique et les pénuries qui frappent leur pays, les Sri-Lankais sont désormais contraints de cuisiner avec du bois de chauffage.
Le gaz est dorénavant soit indisponible, soit trop cher pour la plupart des 22 millions d'habitants. Certains ont essayé de passer aux cuisinières à kérosène, mais le gouvernement n'a plus de dollars pour les importer, ni d'essence ou de diesel.
Suzanne EFFA