La police turque a procédé à des dizaines d'arrestations hier suite à une Marche des Fiertés LGBTQ+ dans la ville d'Istanbul. Avant même le début des manifestations, la police anti-émeutes a effectué une descente dans plusieurs bars du quartier de Cihangir pour arrêter au hasard les personnes qui s'y trouvaient.
Malgré l'interdiction du gouvernement, la Marche des Fiertés LGBTQ+ qui vise à soutenir les personnes homosexuelles a bel et bien eu lieu à Istanbul. Plusieurs personnes dont les journalistes et les militants LGBTQ+ ont été arrêtées par la police turque. Selon les témoins, les forces de l'ordre ont tenté d'empêcher la presse de filmer les arrestations.
Lors de cette altercation, le photographe de l'AFP Bülent Kilic, habitué aux zones de conflit à été menotté dans le dos, le tee-shirt arraché et embarqué avec d'autres personnes dans un fourgon. << On essaie de nous interdire, de nous empêcher, de nous discriminer et même de nous tuer à chaque minute de notre existence. Mais aujourd'hui, c'est l'occasion de défendre nos droits, de crier qu'on existe: jamais vous n'arriverez à arrêter les queers >>, a déclaré Diren, jeune manifestant âgé de 22 ans.
Sous les regards attentifs des riverains postés aux fenêtres, les manifestants LGBTQ+ ont parcouru les rues en chantant "L'avenir est queer", "Vous ne serez jamais seuls", ou "On est là, on est queer, on n'ira nulle part ailleurs". L'ONG Kaos GL, qui milite pour la promotion et la protection des personnes LGBTQ+, a dénombré "52 arrestations", a rapporté Amnesty International, qui a réclamé leur "libération inconditionnelle et immédiate" sur Twitter.
Avant même le début du rassemblement, la police anti-émeutes a effectué une descente musclée dans plusieurs bars du quartier de Cihangir, autour de l'emblématique place Taksim, et a arrêté "au hasard" les personnes qui s'y trouvaient, dont des journalistes et des militants LGBTQ+, selon les médias.
Vendredi 24 juin, la Commissaire européenne aux droits humains, Dunja Mijatović, avait appelé "les autorités d'Istanbul à lever l'interdiction en vigueur sur la Marche des Fiertés et à garantir la sécurité des manifestants pacifiques". Pour elle, les droits humains des personnes LGBT en Turquie doivent être protégés. L'homosexualité est une pratique très mal perçue en Turquie, malgré sa légalisation dans les années 1858.
Yaouba Mamadou