Politique

Bénin : L'Assemblée nationale adopte une loi sur la légalisation de l'avortement

Bénin : L'Assemblée nationale adopte une loi sur la légalisation de l'avortement

Dans la nuit du mercredi au jeudi 21 octobre, l'Assemblée nationale béninoise a voté une loi autorisant les femmes enceintes de 12 semaines maximum à avorter légalement.

Sauver des vies humaines est la raison pour laquelle certains députés de l'Assemblée nationale ont voté une loi autorisant l'avortement, qui était auparavant strictement interdit, sauf dans des circonstances exceptionnelles telles qu'une grossesse résultant d'un viol, d'une relation incestueuse ou en cas de risque pour la vie de la femme.

Cette nouvelle loi sur la santé sexuelle et la reproduction prévoit que, à la demande de la femme enceinte, l'interruption volontaire de grossesse peut être autorisée jusqu'à 12 semaines, lorsqu'elle est susceptible d'aggraver ou de provoquer une situation de détresse matérielle, éducative, professionnelle ou morale.
Pour le ministre béninois de la Santé Benjamin Hounkpatin, cette mesure soulage la douleur de nombreuses femmes qui, face à la détresse d'une grossesse non désirée, se voient obligées de mettre leur vie en danger en interrompant leur grossesse dans des conditions non sécurisées. Il a poursuivi en disant que de nombreuses familles continuent de pleurer la perte d'un enfant, d'une épouse ou d'une mère décédée tragiquement à la suite d'un avortement. Ces blessures sont irréparables, pourtant nous pouvons éviter cette tragédie qui se joue sous nos yeux.

La validation de cette loi par l'Assemblée nationale a suscité l'indignation de la société béninoise. Tout a commencé avec le président de l'Assemblée nationale qui a dénoncé cette loi, insistant sur la négation du droit à la vie de l'enfant. Puis plusieurs de ses collègues ont soutenu sa thèse en déclarant que << C'est immoral, nous demandons ou gouvernement de retirer cette loi >>. La conférence épiscopale du Bénin a également déclaré que la légalisation de l'avortement est la culture de la mort.
Par ailleurs, une autre loi a également été votée à l'Assemblée nationale. Elle punit de peines de prison et d'amendes les auteurs et complices de harcèlement et d'agressions sexuelles, de viols, de mariages précoces et forcés et de mutilations génitales. Les peines encourues dans ces cas peuvent aller jusqu'à 20 ans de prison, selon le type de délit.

Yaouba Mamadou