Politique

Cambodge: Des élections locales en forme de test pour l’opposition

Cambodge: Des élections locales en forme de test pour l’opposition

Ce dimanche était jour de vote pour les élections communales au Cambodge. Neuf millions d’électeurs sont attendus dans les urnes pour élire leur chef de commune. Le Parti du Peuple Cambodgien, au pouvoir depuis 1979 et présidé par le Premier ministre Hun Sen, a de fortes chances de dominer le scrutin cette fois encore. Cepandent, il s'agit d'un test pour l'opposition.

 

La collecte de la légitimité d’une opposition viable est aujourd’hui au cœur des enjeux du scrutin. Le parti de la Bougie est le seul, à pouvoir réellement rivaliser avec le parti au pouvoir dans cette élection.

Une première depuis la dissolution du Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC), principal parti d’opposition en 2017.

Une dissolution très critiquée quelques mois après les dernières élections communales et peu avant les législatives de 2018.

Le parti de l’indéracinable, Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 37 ans, dirige le Cambodge sans réclamation depuis. Tant au niveau local que national.

La totalité des sièges de l’Assemblée Nationale est présentement détenue par le Parti du Peuple Cambodgien présidé par le Premier ministre. Et seule une commune échappe à son contrôle.

Le PCC, critiqué pour son exercice sans partage du pouvoir
Fondé sur les cendres du Parti de Sam Rainsy, opposant historique à Hun Sen et cofondateur du parti d’opposition dissout en 2017, le Parti de la Bougie ne passe pas inaperçue.

Face au Parti du Peuple Cambodgien, qui présente un candidat dans chacune des 1652 communes en jeu, il est le seul à présenter des candidats concurrents dans la quasi-totalité des circonscriptions.

Les troisième et quatrième principaux partis n’ont des candidats que dans 40% des communes environ.

Toutefois, au-delà des enjeux locaux, ces élections communales sont donc vues comme un test de résistance d’une opposition en quête de légitimité.

Critiqué pour son exercice sans partage du pouvoir depuis la dissolution du PSNC il y a bientôt cinq ans, il s’agira aussi de voir comment l'État pourrait composer avec l’éventuelle renaissance d’une opposition politique à un an des élections législatives.

D’autant que la campagne et l’élection ont fait l’objet de commentaires issus d’organisation de défense des droits humains qui craignent que les pressions exercées sur les libertés fondamentales et l’opposition politique cambodgienne ne compromettent la légitimité même du scrutin.

Rosine MANGA