Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a été reçu hier dimanche, aux Émirats arabes unis, une visite officielle rendue possible par la normalisation, en 2020, des relations diplomatiques entre Israël et ce pays du Golfe.
C’est une première dans l'histoire. Le chef du gouvernement israélien sera face à son homologue le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammed ben ce lundi. Les deux dirigeants vont débattre des enjeux économiques et régionaux qui contribuent à la richesse, à la prospérité et au renforcement de la stabilité" entre Israël et les Émirats. Cette visite intervient alors que les négociations pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien ont repris à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances (États-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni). Ces pourparlers ont été décriés par Israël, qui a appelé Washington à y mettre fin ainsi qu'à prendre des "mesures concrètes" contre l'Iran.
L'accord, qui offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions étouffant son économie en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l'ONU, est moribond depuis le retrait unilatéral des États-Unis du texte en 2018. Washington a rétabli des sanctions, poussant en riposte Téhéran à se détacher de la plupart de ses engagements. Les Émirats, qui partagent avec Israël une animosité envers l'Iran, restent un important partenaire économique de la République islamique.
Les deux pays ont signé plusieurs fois des accords de partenariat pour maintenir leurs liens. Le 15 septembre 2020, les Émirats arabes unis et Bahreïn étaient devenus les premiers pays arabes du Golfe à normaliser publiquement leurs relations avec Israël, sous l'impulsion du président américain de l'époque, Donald Trump, et de son gendre, Jared Kuchner, architecte de cette stratégie.
Ces "accords d'Abraham" avaient également abouti à des pactes similaires avec le Maroc et le Soudan. Signés par l'ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et approuvés par l'actuelle coalition israélienne au pouvoir, alors dans l'opposition, ils ont été dénoncés par les Palestiniens comme une trahison, la résolution du conflit israélo-palestinien étant longtemps restée une condition à toute normalisation des relations des pays arabes avec l'État hébreu.
Fin juin, le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, avait inauguré aux Émirats la première ambassade d'Israël dans le Golfe, à Abu Dhabi, ainsi qu'un consulat à Dubaï, lors d'une visite officielle inédite, les responsables émiratis ayant fait de même à Tel-Aviv.
Depuis la normalisation, les Émirats, lancés depuis des décennies dans la diversification de leur économie, dépendant de moins en moins du pétrole, ont signé une série d'accords avec Israël allant du tourisme à l'aviation en passant par les services financiers.
Monique Sol