Jeffrey Feltman, émissaire américain pour la corne de l'Afrique est arrivé le jeudi 4 novembre à Addis-Abeba. Le but de sa mission est de trouver un consensus entre le gouvernement fédéral et les rebelles des Forces de défense tigréennes (TDF).
La tournure prise par les opérations militaires ces dernières semaines est largement en faveur de la coalition rebelle, qui a mis la main sur les deux villes stratégiques de Dessié et Kombolcha. Cette démonstration de force forcent les diplomates et dirigeants à nouer de façon express une forme de dialogue.
Depuis plusieurs jours, la capitale éthiopienne est le théâtre de plusieurs tractations entamées voici un an. L’avenue du diplomate Jeffrey Feltman constitue un tournant décisif dans ses négociations pour éviter aupaysde sombrer dans une guerre civile.
Lors d’une conférence de presse organisée à Washington avant sa visite M. Feltman avait reconnu que les parties au conflit, ne semblaient « être en aucune manière ouvertes à l’idée d’un accord sur une désescalade menant à un cessez-le-feu négocié et à une forme ou une autre de négociation ». Une semaine après, ses rencontres avec les dirigeants éthiopiens, ceux de l’Union africaine et quelques partenaires occidentaux suscitent pourtant un peu d’espoir. Signe qu’un dialogue est en cours. l’émissaire a décidé de repousser son départ d’Addis-Abeba, prévu initialement vendredi.
Un dialogue, mais pas encore de négociations. Si les deux parties au conflit semblent a priori volontaires pour entamer des pourparlers, ils butent encore sur des conditions préalables inacceptables pour chaque camp. Les rebelles tigréens demanderaient la fin du blocus humanitaire et la restauration des services de base au Tigré. Le gouvernement souhaiterait, quant à lui, le départ des troupes rebelles de l’Afar et l’Amhara, régions où ils ont encore progressé, se trouvant désormais à 270 kilomètres d’Addis-Abeba.
Toutegois certains diplomates sont réservés sur les chances de voir les négociations aboutir. Les derniers développements observés sur le champ de bataille et les rhétoriques utilisées par chaque camp révèlent en effet une hausse de la conflictualité.
Suzanne EFFA