Politique

Haut-Karabakh : en Russie, Arménie et Azerbaïdjan acceptent de ne pas "recourir à la force" 

Haut-Karabakh : en Russie, Arménie et Azerbaïdjan acceptent de ne pas "recourir à la force" 

Les autorités de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan ont été reçues ce lundi 31 octobre, par le président russe Vladimir Poutine pour des négociations autour de la question de la parcelle du Haut-Karabakh à l'instant où la Russie cherche à réaffirmer son influence dans la région.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont accepté de "ne pas user la force" pour régler le conflit autour de la parcelle du Haut-Karabakh, au sortir d'un sommet qui a rassemblé ce 31 octobre, en Russie, leurs deux responsables et le Chef de l'État russe.

Bakou et Erevan "ont accepté ensemble de ne pas user à la force", ainsi que pour "régler tous les litiges seulement sur la base de la reconnaissance de la souveraineté mutuelle et de l'intégration territoriale", d'après une déclaration commune adoptée à l'issue de ce sommet tripartite destiné à réaffirmer l'influence de Moscou dans le Caucase.

Ils ont aussi noté "l'importance des préparatifs actifs à la conclusion d'un accord de la paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie afin d'assurer une paix durable et à long terme dans la région".

Moscou comme arbitre
Confisqué depuis huit mois par son agressivité contre Kiev, qui a provoqué l'embarras des partenaires traditionnels de la Russie, Vladimir Poutine voulait, avec ce sommet, que Moscou retrouve son rôle traditionnel d'arbitre dans cette région instable, où les Occidentaux conduisent leurs propres efforts de médiation.

Ce sommet était organisé à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, un mois après des attaques frontalières qui ont fait 286 morts. C'est le plus lourd bilan depuis une guerre en 2020 pour le contrôle du Nagorny-Karabakh, une région disputée entre ces deux anciennes Républiques soviétiques depuis les années 1990.

"De notre avis commun, c'était une rencontre très utile qui a créé une très bonne ambiance pour d'éventuels futurs accords", a déclaré le président russe. "Selon lui, la Russie fera tout pour trouver un règlement définitif et exhaustif" du conflit au Nagorny-Karabakh, a-t-il rassuré, ajoutant : "Il est dans l'intérêt de tous de normaliser les relations."

"Nous allons rester en contact et poursuivre le dialogue et la recherche des solutions nécessaires pour mettre fin à ce conflit", a-t-il une fois de plus promis.

Monsieur Poutine a dans un premier temps échangé en tête-à-tête avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. "Le plus important est d'assurer la paix et de créer les conditions pour le développement", a-t-il dit à son homologue. Le Chef du gouvernement arménien a pour sa part souligné que ses priorités étaient le retrait azerbaïdjanais des zones du Nagorny-Karabakh dans lesquelles sont déployés les soldats des forces de la paix russes et la libération des prisonniers de guerre.

Le dirigeant russe a ensuite reçu son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, ce dernier le remerciant pour avoir donné un "élan au processus de normalisation".

La guerre à l'automne 2020 entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan avait fait plus de 6 500 décès dans les deux camps et s'était terminée par une déroute militaire arménienne et un accord de paix parrainé par Moscou. Des combats discontinus ont toutefois continué d'éclater, malgré la présence de militaires russes, que ce soit au Nagorny-Karabakh ou à la frontière reconnue entre les deux pays, comme en septembre.

Ces négociations sous l'égide de la Russie arrivent à un moment où les capitales occidentales ont pris une part plus active à la médiation concernant le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Le président du Conseil européen Charles Michel et le président français Emmanuel Macron ont de ce fait organisé des pourparlers entre Nikol Pachinian et Ilham Aliev à Bruxelles en août.


Rosine MANGA