Lorsqu'il était au pouvoir, Lula a consolidé les liens avec de très nombreux pays africains. Maintenant que Luiz Inacio Lula da Silva a remporté l'élection présidentielle brésilienne face au sortant Jair Bolsonaro, est-ce une bonne nouvelle pour l'Afrique ?
12 ans après avoir quitté le pouvoir, son élection va permettre la reprise des liens avec l'Afrique, au plus bas sous Bolsonaro. Dans une estrade publiée dans le journal français le Monde vendredi, soit trois jours avant sa victoire, Lula a affirmé que la priorité de son gouvernement sera de « réveiller la relation avec le continent africain », particulièrement sur l’écologie.
Toutefois, Jair Bolsonaro n'a pas encore reconnu sa défaite, mais Lula a déjà été complimenté par beaucoup de ses homologues du continent africain, notamment Macky Sall au Sénégal, Cyril Ramaphosa en Afrique du Sud ou encore Umaro Sissoco Embalo en Guinée-Bissau.
Avec la rentrée de Lula, les liens Brésil-Afrique devraient se réveiller alors qu'ils étaient devenus presqu'inexistants sous Jair Bolsonaro. Sur le plan économique d'abord, en 2019, soit un an après son l’arrivée au pouvoir du dirigeant d’extrême-droite, le commerce entre l’Afrique et le Brésil est tombé à son plus bas niveau. Le président sortant ne s'est pas déplacé une seule fois sur le continent, choisissant de traiter avec les pays du Nord.
Lula, au contraire, avait ouvert 30 ambassades quand il était en poste entre 2003 et 2011. L’emblèmatique figure de la gauche avait visité 29 pays africains, et cela, sans se cantonner aux seuls pays lusophones : il s'était rendu en Algérie, au Bénin et au Ghana, particulièrement.
Pour les quatre ans à venir, les observateurs anticipent le retour d'entreprises brésiliennes en Afrique, une coopération sur la question environnementale ou encore sur les enjeux sanitaires.
« La RDC comme partenaire possible »
La réplique à l'urgence climatique est l'une des promesses de campagne de Lula da Silva. Une bonne nouvelle pour l'Afrique, l'un des continents les plus sévèrement frappés par le réchauffement climatique. Il devrait permettre à beaucoup de dirigeants africains de collaborer avec le Brésil. C'est ce qu'explique Gaspard Estrada, chercheur spécialiste de l’Amérique latine et directeur exécutif de l’Observatoire politique de l'Amérique latine et des Caraïbes de Sciences Politiques.
Rosine MANGA