Le 30 novembre 2021, le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et le président du Sénégal, Macky Sall, ont lancé la construction du pont de Rosso qui reliera les deux pays voisins.
Le pont, qui enjambera le fleuve Sénégal sur 1,5 kilomètre, permettra de fluidifier la circulation entre le sud de la Mauritanie et le nord du Sénégal. Il devrait permettre de réduire les temps de trajet et les coûts de transport. Il fera également progresser le commerce le long des corridors transafricains Tanger-Lagos et Alger-Dakar, renforçant ainsi l'intégration entre l'Afrique de l'Ouest et le Maghreb. Selon la Banque africaine de développement. "Intégrer, développer et faire une différence dans la vie quotidienne des gens, ce sont trois ambitions que nous voulons réaliser avec le pont de Rosso, pour en faire un véritable lien entre l'Afrique de l'Ouest et le Maghreb", a déclaré, dans son discours, le vice-président de la Banque africaine de développement, Solomon Quaynor. 41 millions d'euros ont été mobilisés par la Banque africaine de développement pour réduire le temps de trajet de plus de 80%, tripler le commerce transfrontalier et réduire significativement les coûts de transport. Avec le pont de la Sénégambie, que nous avons financé, le pont de Rosso complète le seul chaînon manquant des corridors Tanger-Lagos et Alger-Dakar. C'est un bel exemple de coopération avec nos partenaires, l'UE et la BEI", souligne la BAD.
Concrètement, le coût total du projet est d'environ 88 millions d'euros. Il se compose d'une subvention de 20 millions d'euros de l'Union européenne et de deux prêts d'environ 41 millions d'euros de la Banque africaine de développement aux deux pays et de 22 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement (BEI). Une enveloppe qui couvre également les équipements sociaux et économiques ainsi que les mesures de facilitation du commerce. Le reste du financement est assuré par des fonds de contrepartie engagés par les deux États. Pour l'Ambassadeur de l'Union européenne au Sénégal (UE), Irène Mingasson "Sur la base de son expérience, l'Union européenne est convaincue de la nécessité de soutenir l'intégration régionale ouest-africaine et continentale. Le pont de Rosso est un emblème de cette ambition portée par deux pays mais aussi attendue par leurs voisins, dans la région et au Maghreb, et au-delà en Europe. Construire un pont est un acte fort, une projection vers demain, presque un rêve, d'optimisme et de résolution pour renforcer toutes les facettes d'une relation, économique, commerciale, sociale et humaine.
AMINA MALLOUM