Au Mali, le projet de nouvelle Constitution a été finalisé et remis le 27 février, au président de transition, le colonel Assimi Goïta. Il doit à présent être soumis à référendum, théoriquement le 19 mars prochain.
Cette version définitive du projet constitutionnel présente des modifications notables, par rapport à l'actuelle Constitution et par rapport au premier avant-projet présenté en octobre dernier. Précisions. Beaucoup de changements importants sont pointées par des chercheurs et des politiques maliens ayant, pour certains, directement pris part à l'élaboration de ce projet constitutionnel malien, au sein de la commission de finalisation, ou qui l'ont suivi et analysé de près.
La laïcité de l'État reste gravée dans le marbre constitutionnel. Certains mouvements religieux s'en offusquaient : pour les rassurer, le nouveau texte précise que la laïcité « ne s’oppose pas à la religion », ni « aux croyances », mais qu'à l'inverse, elle « garantit le respect de toutes les religions, des croyances, la liberté de conscience et le libre exercice des cultes dans le respect de la loi ».
À voir si ces précisions seront de nature à satisfaire ceux qui estiment que cette notion est trop « occidentale » et qu'elle n'est pas adaptée aux réalités maliennes. S'agissant des langues, actuellement, le français est celle officielle du Mali. Le premier avant-projet prévoyait que les treize langues nationales, bambara, peul, songhaï, tamashek, arabe, etc, aient « vocation » à le devenir. Le texte final va encore plus loin : les langues nationales sont érigées en langues officielles. Une nouvelle loi devra fixer leurs conditions d'utilisation et le français n'est plus qu'une simple « langue de travail ».