Politique

Renforcement des pouvoirs du président

Renforcement des pouvoirs du président

Les premiers rédacteurs du projet constitutionnel souhaitaient limiter le nombre des membres du gouvernement à 29. Cette limite est supprimée. La création d'une chambre parlementaire haute, en plus de l'Assemblée nationale, est quant à elle maintenue. Elle devait s'appeler « Haut Conseil de la Nation » mais s'appellera finalement « Sénat », comme en France ou aux États-Unis.

La volonté de renforcer les pouvoirs du président demeure, elle aussi. C'est désormais lui et non plus le Premier ministre qui détermine la politique de la nation. Cependant il peut également être destitué, c'était une nouveauté déjà introduite par le précédent avant-projet. Ce qui n'y figurait pas en revanche, c'est la possibilité à présent donnée au chef de l'État de dissoudre l'Assemblée nationale, ou encore « d'ordonner la mobilisation générale » pour la « participation des citoyens à la défense de la Patrie lorsque la situation sécuritaire l’exige ».

C'est devant le président que le gouvernement sera responsable et non plus devant l'Assemblée nationale. L'initiative des lois revient au président, aux députés et aux sénateurs et non plus au gouvernement et à l'Assemblée nationale. Autre nouveauté introduite, l'élection de députés pour les Maliens établis à l'étranger. Enfin, on note que l'accord de paix de 2015 ne fait toujours pas son entrée dans le texte fondamental.

C'est pourtant une demande des groupes armés signataires, qui souhaitent ainsi s'assurer de l'engagement pérenne des autorités nationales dans sa mise en œuvre. Ce projet étant une initiative du chef de l'État, il ne sera pas soumis au Conseil national de transition (CNT), l'organe législatif de la transition. Il sera directement proposé aux Maliens.

 Rosine MANGA