La bataille se joue, dès le départ, sur le terrain numérique avec la décision, fin janvier 2023, d’interdire le documentaire. Celui-ci accuse le Premier ministre d’avoir laissé faire les massacres de musulmans qui ont eu lieu alors qu’il dirigeait le Gujarat, en 2002.
Le gouvernement ordonne le blocage des adresses internet où l’on peut regarder le film, ainsi que la suppression de plusieurs messages sur les réseaux sociaux permettant de le visionner. Cependant de nombreux internautes vont poster d’autres liens permettant de contourner ces interdictions.
C’est aussi en transmettant le fichier numérique et en s'organisant par les réseaux sociaux que plusieurs mouvements étudiants vont organiser des projections physiques du documentaire à travers l’Inde, comme le dimanche 19 février, a Ranchi, la capitale du Jharkhand.
Le débat s'est amplifié depuis le raid des autorités fiscales la semaine passée dans les locaux de la BBC en Inde, avec d’un côté les supporters de Narendra Modi. Ceux-ci voient le documentaire comme la dernière preuve d’un complot occidental anti-indien.
Ils font l’amalgame avec le rapport critique de la firme Américaine Hindenburg contre l’empire de l’homme d’affaires Adani, proche du pouvoir ou encore les propos récents de George Soros. Certains appellent même à bannir purement et simplement la BBC d’Inde. L’Occident a bien banni Russia Today, argumente ainsi l’un d’eux. Pour les autres, les attaques contre la BBC sont au contraire la preuve du caractère antidémocratique du parti BJP au pouvoir.