Politique

Niger : Mohamed Bazoum face à de lourdes accusations après le putsch

Niger : Mohamed Bazoum face à de lourdes accusations après le putsch

Levée de son immunité présidentielle, la menace d'un procès pour haute trahison plane

Renversé par un coup d'État militaire le 26 juillet dernier, l'ancien président nigérien Mohamed Bazoum fait désormais l'objet de poursuites judiciaires de la part des nouveaux maîtres du pays. Une situation préoccupante pour ses soutiens et les capitales occidentales.

Une immunité présidentielle levée

Dans les jours qui ont suivi la prise de pouvoir par le général Abdourahamane Tiani, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au Niger a annoncé la levée de l'immunité de Mohamed Bazoum. Une décision lourde de conséquences pour l'ancien chef d'État. Retenu avec sa famille dans sa résidence présidentielle depuis le putsch, Bazoum est désormais menacé d'un procès pour "haute trahison" et "atteinte à la sûreté intérieure de l'État". Des chefs d'accusation très sérieux.

Des liens présumés avec les services étrangers

Selon les putschistes, Mohamed Bazoum aurait entretenu des "accointances" avec certains services de renseignement étrangers, en particulier français. Il lui est reproché d'avoir partagé des informations sensibles et stratégiques avec ces "puissances étrangères". Pour le CNSP, ces agissements auraient mis en péril la souveraineté et les intérêts supérieurs du Niger. Un argument de poids pour justifier son éviction du pouvoir par la force.

La famille Bazoum toujours retenue

Outre l'ancien président, ce sont également son épouse Lalla Malika Issoufou et leur fils aîné qui sont retenus depuis le 26 juillet dans la résidence présidentielle. Une situation éprouvante pour cette famille qui vit dans l'angoisse d'un procès-spectacle. Les conditions de leur détention soulèvent également des interrogations, certaines sources évoquant des pressions psychologiques et des restrictions alimentaires.

Une ligne rouge pour Paris ?

Partenaire historique du Niger, la France suit avec la plus grande inquiétude les développements de cette crise. Si un procès venait à être intenté contre Mohamed Bazoum, cela pourrait constituer une ligne rouge pour Paris et ses alliés. Déjà très fragilisées depuis le putsch, les relations entre le Niger et ses partenaires occidentaux pourraient alors se rompre définitivement. Une perspective pour le moins préoccupante dans un contexte régional déjà très instable.