Le Dr Tedros Adhamon Ghebreyesus, a été réélu à la tête de l'organisation mondiale de la santé OMS, mardi 25 janvier. Cet ancien ministre des affaires étrangères de l'Éthiopie qui est arrivé à la tête de cette organisation internationale en 2017 est pourtant l'un des responsables de l'OMS les plus contestés de l'histoire. Comment pourrait-on comprendre que sa réélection soit passée comme une lettre à la poste?
Il faut préciser d'entrée de jeu, que Tedros Adhamon Ghebreyesus, était seul candidat à sa succession. C'est peut-être la première chose qui explique la facilité avec laquelle il rempile à la tête de l'OMS. L'autre facteur, bien plus complexe est que les organisations internationales sont généralement des hauts lieux de batailles stratégiques entre les Etats. l'Éthiopien a donc su préserver les équilibres et en profiter.
Notons d'abord que le moment le plus fort de sa mandature aura été l'arrivée de la pandémie à coronavirus dans le monde, c'est aussi ça qui a failli lui coûter sa place. Au tout début de la pandémie, la gestion faite par l'OMS avait été critiquée de toutes parts. Si l'OMS avait attendu l'arrivée du covid 19 en Italie pour parler de pandémie, il avait apprécier publiquement les efforts faits par la Chine, pour donner le plus de clarifications possible au sujet de ce virus et prévenir le monde. Plus tard, en juillet 2021, Tedros Adhamon Ghebreyesus avait exigé un audit des laboratoires de Wuhan en lien avec l'enquête sur l'origine du virus, froissant du coup Pékin.
Un autre élément central dans cette crise sanitaire est la production des vaccins. En tant qu'organe de tutelle de la santé dans le monde, l'on peut dire que l'organisation mondiale de la santé n'a posé véritablement aucune résistance aux firmes pharmaceutiques qui ont proposé des vaccins, peu importe leur situation géographique sur la planète. Les différentes contestations des vaccins chinois et russes sont plutôt venues des Etats occidentaux, cela pouvant donc être considéré comme de bonne guerre. l'OMS s'est voulu au dessus de toutes ces batailles intervenant de temps en temps que la distribution des vaccins devait aussi et surtout prendre en compte, les pays pauvres, offrant ainsi l'occasion aux pays riches de faire montre de leur générosité.
Le mandat à la tête de l'OMS de Tedros Adhamon Ghebreyesus, aura tout de même traîné quelques casseroles qui ont fait grand bruit. D'abord le rapport publié et retiré le lendemain, au tout début de la pandémie, sur la situation sanitaire en Italie. Aussi, les violences sexuelles commises par 21 employés de l'OMS, lors de la crise sanitaire Ebola en RDC entre 2018 et 2020. La réaction du DG de l'OMS avait alors été jugée plus que timide.
La contestation la plus vive à la réélection à la tête de l'OMS de Tedros Adhamon Ghebreyesus, sera venu finalement de son propre pays, l'Éthiopie qui ne lui a pas pardonné d'avoir profiter de sa position pour parler de la situation dans la région du Tigre dont il est originaire et qui est en conflit avec le pouvoir central d'Addis-Abeba.
L'assemblée mondiale de la santé se tiendra en mai prochain et à cette occasion là, la réélection de Tedros Adhamon Ghebreyesus, voté à l'unanimité par les 34 membres du conseil exécutif de l'OMS, mardi 25 janvier, après que l'Éthiopien de bientôt 57 ans leur ait présenté son plan, pour son prochain mandat.
Loris-Clet ADIANG