Le gouvernement tunisien a décidé d'organiser un référendum sur la nouvelle Constitution lundi 25 juillet. Cette nouvelle loi vise à renforcer les pouvoirs du Président de la République. Elle remplacera ainsi la Constitution de 2014.
Dans une atmosphère compliquée, le réseau Mourakiboun (Organisme d'observation du référendum) se prépare pour l’observation du scrutin prévu le 25 juillet. L’organisation note ainsi quelques griefs. Le réseau Mourakiboun a soumis le texte pour ce référendum qui a été publié le 30 juin, c'est-à-dire quelques jours seulement avant le début de la campagne électorale. Pour les contestataires, ce texte n'a pas laissé assez de temps aux parties prenantes de peaufiner leurs stratégies.
Mourakiboun regrette de son côté également que ce délai entre le texte et l'élection soit court. C'est à dire moins de trois mois entre la nomination des nouveaux membres de la dite instance électorale.
Ainsi le scrutin se tient lundi 25 juillet, date de la fête nationale de la Tunisie. Cette date marque également les un an jour pour jour la suspension du Parlement, qui était dominé par le par le parti au pouvoir. Pour les observateurs, il a fallu plus de deux ans pour élaborer la dernière Constitution (2014) en raison de la pluralité des opinions. Pour ce référendum, l'opération a été lancé en début d’année 2022, avec un manque d'adhésion des populations.
Il faut noter que vendredi et samedi dernier, de nouvelles manifestation ont eu lieu dans le centre-ville de la capitale Tunisienne. Cette manifestation faisait suite à l’appel de la coalition des partis de l'opposition (Front du salut national). Pour les organisateurs de la dite marche contre ce projet de loi, '' Le Président de la République doit démissionner du pouvoir ''.
Malgré la baisse en popularité de l'actuel chef de l'État, il bénéficie néanmoins de nombreux soutiens, au sein de la population tunisienne, selon les explications de l'historien Sophie Bessis '' Depuis le coup de force du 25 juillet 2021, l'opinion tunisienne est extrêmement divisée. Une majorité de la population soutient le président Kaïs Saïed, pour une raison assez simple : un discours populiste porte toujours. Or, nous sommes avec le président Kaïs Saïed dans l'archétype du président populiste qui marche : éradication de la corruption, discours complotiste... Beaucoup de gens le soutiennent parce qu'il a affaibli et exclu du jeu politique le parti Ennahdha, sans vouloir comprendre que ce que Ennahdha n'avait pas réussi à faire en 2012-2013, accroître le pouvoir réligieux dans la législation tunisienne, le président Kaïs Saïed est en train de le faire. ''
Pour l'instant la journée de lundi 25 juillet s'annonce comme historique dans l'histoire de la République de la Tunisie.
Bera Cruz