Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi que les dix ambassadeurs des pays occidentaux qui ont appelé à la libération de l'opposant Osman Kavala seront déclarés << Persona non grata >>.

Le chef d'État turc est mécontent de certains pays occidentaux et les accuse d'ingérence politique. Depuis samedi, il a ordonné à son ministre des Affaires étrangères de déclarer dans les plus brefs délais, les dix ambassadeurs des pays occidentaux qui ont appelé à la libération de l'opposant Osman Kavala << Persona non grata >>.

Le président Recep Tayyip Erdogan a ajouté que les ambassadeurs concernés doivent connaître et comprendre la Turquie. Ils devront quitter le pays s'ils ne le connaissent plus. Cette affaire a commencé lundi soir dernier lorsque des pays comme la France, l'Allemagne, les Etats-Unis, le Canada, la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et la Suède ont lancé un appel pour demander à la Turquie de régler au plus vite le cas d'Osman Kavala, homme d'affaires devenu opposant au président Erdogan, emprisonné depuis 4 ans sans procès.

Après cette déclaration, le chef de l'Etat turc a convoqué ces ambassadeurs mardi, jugeant leur appel à la libération d'Osman Kavala inacceptable. Il a menacé jeudi de les expulser sans prendre de mesures concrètes dans ce sens.

Osman Kavala, qui bénéficie du soutien des Occidentaux, est un opposant de 64 ans qui a été accusé en 2013 par le régime du président Erdogan de chercher à déstabiliser la Turquie avant d'être à nouveau inculpé en 2016 dans une tentative de coup d'État. Depuis, il est emprisonné sans procès malgré les menaces européennes de sanctions contre Ankara.
Yaouba Mamadou