Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, dans la soirée du dimanche 16 octobre, est allé dans le camp de réfugiés de Jénine. Un déplacement extrêmement rare étant donné l’impopularité de l’Autorité palestinienne dans cette ville du nord de la Cisjordanie occupée, où les raids de l’armée israélienne sont presque quotidiens, et les frappes entre soldats et militants armés palestiniens sont répétitives.
Lors d’un bref discours devant les caméras, des hommes de média et des habitants assis sur des chaises, Mohammed Shtayyeh rappelle le double standard de la communauté internationale qui « regarde l’Ukraine et ferme les yeux sur la Palestine ». Il éclaircit qu’il n’est pas là pour présenter des condoléances, plutôt pour les recevoir, car « les Palestiniens sont réunis dans la douleur, unis par la souffrance ». Il réplique qu’« Israël ne veut ni l'ordre ni la paix et que le sang palestinien finance les campagnes électorales israéliennes ».
Présenter l'unité palestinienne.
Près de lui, Fathi Hazem. Il est le père de Raed Hazem, le commentaire de la frappe en avril, qui a tué quatre israéliens, et de Abed Hazem, tué en septembre lors d’un raid de l’armée israélienne à Jénine.
Sûrement, cette visite du Premier ministre est une façon d'afficher un sentiment d'unité des factions palestiniennes.
Toutefois, la visite a du mal à convaincre, sur place, étant donné l’impopularité croissante de l’Autorité palestinienne dans le secteur, sa répression violente des groupes dissidents au pouvoir, et son inaction sur le terrain, qui ne fait que solidifier le Hamas et le Jihad Islamique palestinien.
Rosine MANGA