Pour maîtriser la dépense publique qui va grandissante, le gouvernement camerounais a élaboré un Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme allant de 2022 à 2024, qui prévoit de prendre plusieurs mesures pour réduire les dépenses de consommations publiques (eau, électricité, téléphone, internet, etc.).
D’après ce document, l’utilisation des équipements à hauts rendements énergétique sera testé pour toutes les nouvelles acquisitions des services publics, à l’exemple des lampes LED de faible pression en remplacement des lampes à sodium haute pression. Car, pour les experts, une ampoule LED consomme environ dix fois moins d'électricité qu'une ampoule à filament classique. Aussi, elle est moins polluante et plus résistante aux chocs.
La mise en place du nouveau système pour réduire les surdépenses publiques.
En plus de cette première disposition, l’État fixera également des quotas de consommation de téléphone par administration et par responsable. Cette mesure va de paire avec l’application effective de la procédure de traitement des dépenses de consommation actuellement en vigueur. Elle repose sur la responsabilisation de chaque ordonnateur concerné dans le suivi des consommations, avec en perspective des gains ou des pertes de crédits budgétaires dans le cadre d’une prime à la performance budgétaire, sanctionnant l’efficience de gestion.
Selon la circulaire relative à l’exécution du budget 2019, « les économies constatées (réduction du montant des factures) pourront faire l’objet d’une rétrocession trimestrielle aux administrations qui les auront réalisées, par réintégration dans leur budget sous forme de crédits de biens et services ». Aussi, les administrations peuvent bénéficier d’une prime à la performance budgétaire pour leur gestion optimale, lorsqu’une évaluation fait ressortir des économies budgétaires substantielles sur les crédits relatifs aux dépenses d’eau, d’électricité, d’affranchissement du courrier et de télécommunications, au regard des provisions initiales. Par contre dispose la circulaire, les excédents de consommation des administrations qui auront dépassé leur quota seront imputés sur les crédits des biens et services de l’exercice suivant.
L’objectif à terme est de lutter contre les dépenses somptuaires et incontrôlées de l'État qui contribuent à considérablement plomber les finances publiques. À titre d’exemple, en septembre 2016, l’opérateur historique des télécoms, Camtel, réclamait à l’ensemble de l’administration publique camerounaise et aux entreprises étatiques des arriérés de consommation de téléphone estimés à 65 milliards de FCFA. Quant à Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité, il réclamait à l’État une dette globale de 34 milliards de FCFA.
Les dernières données fournies en 2017 par le ministère de l’Eau et de l’Énergie, l’État du Cameroun, à travers ses administrations publiques, affichait au compteur 38 milliards de FCFA, représentant les factures impayées d’eau à régler auprès de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), société publique en charge du secteur.
Manuela Singui Ejake