Politique

Italie : Le président du Conseil italien Mario Draghi, a remis sa démission

 Italie : Le président du Conseil italien Mario Draghi, a remis sa démission

Le premier ministre italien Mario Draghi a remis sa démission au président Sergio Mattarella jeudi matin, au lendemain de l'implosion de sa coalition d'unité nationale au Parlement. Un coup dur pour l'Italie qui se trouve déjà dans une situation économique très difficile.


Le premier ministre Mario Draghi, veut quitter le gouvernement italien. Il a décidé de remettre sa lettre de démission au président italien, Sergio Mattarella. Le président du Conseil italien, qui a été largement applaudi à la Chambre des députés, a immédiatement demandé la suspension de la séance pour se rendre au palais présidentiel du Quirinal, où il est arrivé peu après 9h15 (Heure locale), pour informer le président Sergio Mattarella de sa « décision ».

Selon un communiqué de la Présidence, le chef de l'État italien a pris acte de cette démission et souhaite que Mario Draghi reste en fonction pour l'instant, afin de gérer les affaires courantes, en attendant de trouver une solution. Le communiqué en question n'a pas précisé les intentions du président italien Sergio Mattarella, mais ce dernier devrait probablement dissoudre le Parlement et convoquer les élections anticipées à l'automne. Le président du Conseil italien Mario Draghi, laisse tomber le gouvernement italien au moment où le pays a plus besoin de lui.
« Ce revirement politique tombe au mauvais moment. On est à la croisée des chemins entre une inflation qui n'arrête pas de reprendre à la hausse, une guerre [en Ukraine] qui continue avec les prix des commodités qui restent très élevés, une crise alimentaire qui se préfigure », souligne Ana Boata, directrice de la recherche économique chez Allianz Trade.
« De l'autre côté, ce revirement politique questionne la capacité du nouveau gouvernement à implémenter les réformes et les fonds européens pour pouvoir donner suite au versement des prochaines tranches du Fonds européen de reprise, le NextGenerationEU. », a t-elle ajouté.

Certaines sources indiquent que, le départ du président du Conseil était déjà attendu, après que Forza Italia, le parti de droite de Silvio Berlusconi, la Ligue, le parti d'extrême droite de Matteo Salvini et le Mouvement 5 étoiles (M5E), parti anti-establishment, ont refusé de participer à un vote de confiance demandé par le Premier ministre au Sénat mercredi, le condamnant à une confiance restreinte, en forme de désaveu.

Son départ ouvre donc une période d'incertitude, à la fois pour le pays et pour ses partenaires européens. Car Mario Draghi, qui était déjà salué pour ses actions lorsqu'il était à la tête de la Banque centrale européenne est considéré par les dirigeants européens comme un homme digne de confiance.

Yaouba Mamadou