De nombreux enfants enlevés par des djihadistes dans le nord du Mozambique sont formés dans des camps puis enrôlés dans les rangs des terroristes. Ces actes ont été dénoncés mercredi par l'ONG Human Rights Watch.
Située au nord du Mozambique, la province de Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, vit dans la terreur depuis 2017 à cause des bandes armées djihadistes. Selon les témoignages recueillis par L'ONG, des centaines de garçons, dont certains n'ont que 12 ans, sont ensuite emmenés dans des camps d'entraînement, comme en témoigne un jeune homme enlevé à Mbau "Nous avons rejoint d'autres hommes et garçons, beaucoup d'entre eux, et on nous a appris à utiliser des armes à feu et des couteaux pour nous battre. Ils nous ont dit que nous devions tuer et nous battre pour notre terre et pour protéger notre religion. Il s'est confié, expliquant plus tard qu'il avait réussi à s'échapper.
L'ONG a indiqué avoir interrogé plusieurs proches, dont celui du jeune homme de 17 ans enlevé lors d'une attaque en mars 2021. "J'ai supplié à genoux pour qu'il me prenne à sa place", a-t-il dit. Le parent a ensuite confié à l'ONG que sa femme avait été abusée par les djihadistes avant leur départ. Le conflit dans la région a tué 3 300 personnes, pour la plupart des civils, selon l'ONG Acled. Plus de 800 000 personnes ont été contraintes de quitter leur foyer et Palma est devenue une ville fantôme à la suite des violences.
Le port stratégique de Mocimboa da Praia a été repris aux djihadistes début août et des avancées ont également été réalisées dans la région de Palma, près des installations gazières du groupe français Total.
Un contingent de 1 000 soldats a été envoyé par le Rwanda, premier pays africain à envoyer des troupes ; l'Afrique du Sud a également envoyé 15 000 soldats.
Jean Baptiste Bodo