La police nigériane a déclaré avoir mis aux arrêts 57 membres de la communauté chiite lors d’une procession interdite dans la capitale du pays, Abuja. Des centaines de membres du groupe ont défilé dans les rues de la capitale pour commémorer le meurtre du petit-fils du prophète Mahomet.
L’un des responsables du groupe chiite a déclaré à nos confrères de la BBC qu'une équipe mixte composée de policiers et d'officiers militaires avait ouvert le feu sur la marche. Dans cette fusillade, au moins huit personnes ont perdu la vie et 11 autres gravement blessées. Face à ces accusations, le porte-parole de la police, Joséphine Adeh, a démenti les informations sur les victimes, et a martelé que le personnel de sécurité n'avait utilisé que des gaz lacrymogènes et non des balles réelles pendant cette intervention. Joséphine Adeh a déclaré à la BBC que 57 manifestants, dont des femmes, avaient été arrêtés pour avoir organisé des manifestations armées sans autorisation et bloqué des autoroutes. Le groupe chiite affirme que sa procession était pacifique.
L’on se souvient que des membres du groupe chiite se sont fréquemment heurtés aux forces de sécurité ces dernières années lors de diverses manifestations. Les associations de défense des droits de l'homme ont déclaré que plus de 300 membres du groupe avaient été tués lors d'une répression militaire en 2015 dans la ville de Zaria, dans le nord du pays. Les autorités les avaient accusés d'avoir bloqué une grande autoroute sur laquelle circulait le convoi du chef de l'armée nigériane de l'époque.
Daniele Stéphanie Mengue