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MALI : Les mercenaires du Groupe Wagner sollicités

MALI :  Les mercenaires du Groupe Wagner sollicités

Également connue sous le nom de CHVK Wagner, et CHVK Vagner, cette société militaire privée russe controversée, présente dans de nombreux pays en pleine crise sécuritaire, est en négociation avec le chef de la junte pour venir au Mali.

Les combattants de ce groupe seraient prêts à donner leur vie dans la bataille pour la justice là où ils sont appelés. Et dans le cas du Mali, un accord pourrait bientôt être signé entre eux et le pays, en raison de l'accueil favorable réservé à leur participation aux combats en République centrafricaine, mais aussi en Libye, au Mozambique et même au Soudan. Critiqués sur la scène sécuritaire mondiale pour leurs méthodes par les organisations de défense des droits de l'homme, les soldats de ce groupe de plus en plus célèbre se défendent : "Nous sommes contre ceux qui tuent les enfants, les femmes et les personnes âgées. Nous luttons pour la paix et sommes présents là où règne l'anarchie".

Certains observateurs et agences de presse estiment que ces mercenaires se rapprochent de la junte malienne. Cette déduction a été faite en réaction à l'annonce du ministère malien de la Défense, qui a admis le 14 septembre qu'il était en pourparlers avec le groupe privé. L'éventualité d'un duo militaire inquiète l'Occident depuis lors. On craint le modèle d'intervention observé en République centrafricaine après la crise électorale de 2020, où le groupe avait été accusé de multiples abus tels que : viols, pillage des richesses minières, meurtres aveugles et usage excessif de la force. Des inquiétudes balayées par le chef de la junte malienne, le colonel Sadio Camara, qui lors d'une visite en Russie en août 2021 rappelait déjà que : "l'opinion publique est favorable à une coopération étendue avec la Russie compte tenu de la situation sécuritaire".

Un conflit d'intérêt

Instrument géopolitique au service de la Russie, même si le gouvernement de Poutine l'a toujours nié pour certaines puissances occidentales, cette société secrète, souvent sollicitée dans des pays en pleine crise, n'est pas bien vue en Europe car elle entre en concurrence avec les troupes françaises, par exemple, et serait, si elle était acceptée sur le sol malien, "incompatible avec la présence française et celle des partenaires internationaux sahéliens du Mali", selon le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian. Une déclaration qui montre que si le drapeau russe est implanté au Mali, ce serait un échec pour la France, qui est présente depuis de nombreuses années dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Armée de l'ombre du Kremlin pour les uns, milice du salut pour les autres, le groupe de mercenaires militaires russes a été formé en 2014 et mène diverses opérations dites clandestines, tant en Europe qu'en Afrique ; et pourrait bientôt ajouter le Mali à ses zones d'opération si les échanges sont concluants.

Nadine EDIA OWONA