Au moins dix-huit personnes ont été tuées dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 novembre 2021 dans des attaques de villages et d’un camp de déplacés en Ituri, dans le nord-est de la république démocratique du Congo.
De nouvelles attaques ont fait des dizaines voire des centaines de morts sur le site de déplacés de Drodro géré par la Caritas. De source militaire, ces attaques ont des dizaines de morts. Pourtant du côté des experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), le nombre de personnes décédées est au moins à 107. Selon le KST, la grande majorité des morts sont des civils. Il précise également que les assaillants sont des miliciens de la Codeco (coopérative pour le développement du Congo), un groupe constitué de membres de la communauté lendu.
Pour le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri, cet acte est considéré comme inhumain et doit être fermement condamné. « L’ennemi est allé jusqu’à incendier un camp de déplacés. Cela constitue un crime de guerre et un crime contre l’humanité », a-t-il déploré.
Le groupe armé Codeco prétend défendre les intérêts de la communauté lendu en Ituri, une province aurifère marquée par de forts antagonismes entre ethnies. L’Ituri et la province du Nord-Kivu ont été placées sous état de siège depuis le 6 mai dernier, une mesure exceptionnelle pour lutter contre les groupes armés.
16.000 déplacés du camp de Drodro ainsi que des habitants du village qui fuyaient les violences ont été conduits dans un camp de déplacés voisin à Roe, près d’une base temporaire des casques bleus. Les recherches se poursuivent néanmoins malgré l’insécurité qui règne dans cette zone.
Doris ONGMISSILEBA