Arrivé ce matin à Nairobi (Kenya) dans le cadre de sa visite en Afrique subsaharienne, le Secrétaire d'État américain Antony Blinken a pour approche de revitaliser les démocraties et d'encourager le développement durable.
Pour distinguer le mandat de Joe Biden de ceux de ses prédécesseurs, le diplomate affiche l'intérêt que l'actuelle administration américaine porte à l'Afrique contrairement à celle de Trump qui n'avait pas caché son désintérêt dès son arrivée au pouvoir pour le continent. Au programme de son séjour, la visite de trois pays que les États-Unis considèrent comme clés, à savoir le Kenya, le Nigeria et le Sénégal.
Un choix qui n'est pas anodin. Le Kenya a toujours été un grand allié des Etats-Unis, le Nigeria pour sa part compte des milliers d'habitants, une population importante qui fait de ce pays anglophone l'un des plus peuplés et des plus riches, et le Sénégal jouie d'une certaine stabilité démocratique. Selon les collaborateurs de M. Blinken, les questions qui seront abordées lors des échanges avec les différentes autorités des pays qu'il visite iront au-delà du climat, de la sécurité et de la paix pour inclure la production en Afrique de vaccins contre le Covid-19, une initiative qui permettra à M. Biden de se distinguer de la Chine, qui met en avant ses propres vaccins.
La stabilité politique ne sera pas en reste dans les discussions, avec en toile de fond deux pays chers aux USA: l'Ethiopie et le Soudan. Le premier, théâtre de conflits militaires incessants, a souvent été très proche des Etats-Unis d'Amérique, qui protestent aujourd'hui contre les obstacles liés à l'acheminement de l'aide alimentaire dans les régions menacées par la famine.
Et pour manifester son amitié et son espoir d'une sortie de crise, le pays de la liberté a exclu toute sanction contre le gouvernement et les rebelles afin de parvenir à un règlement politique pacifique. Au même moment, au Soudan, afin de motiver un retour à la transition démocratique, l'administration Biden a suspendu 700 millions de dollars d'aide.
Le séjour d'Antony Blinken est décrit par d'anciens hauts diplomates américains comme Hilary Clinton comme "une opportunité à ne pas manquer pour inviter les dirigeants des pays environnants à rechercher une solution régionale aux crises dans ces deux pays".
L'autre sujet qui sera abordé lors des discussions sera le commerce. En effet, l'Agoa arrive à la fin de son contrat en 2025, et face à une opinion peu favorable aux accords commerciaux américains, il pourrait être renouvelé afin d'éviter de favoriser les relations commerciales entre l'Afrique et la Chine, déjà bien implantée sur le continent.
Nadine EDIA OWONA