Mohamed Mbougar Sarr avec son roman « la plus secrète des mémoires des hommes » figure dans la liste des quatre nominés pour l’obtention de cette distinction littéraire.
Le jeune auteur âgé de 31 ans fils d’un médecin et ainé d’une fratrie de sept enfants n’est pas un inconnu du monde des livres. C’est par des chroniques littéraires qu’il tient sur un blog qu’il commence sa carrière d’écrivain en 2010. Puis Il se fait remarqué à l’âge de 23 ans grâce une nouvelle intitulée La Cale une histoire qui se déroule dans la cale d’un bateau négrier avec comme héros un chirurgien qui renonce à exercer toute activité liée à la traite. Elle lui vaut d’obtenir le prix Stéphane HESSEL.
Mais c’est surtout avec son premier roman « Terre Ceinte » qui arrache en 2015 le prix du roman métis et le prix Ahmadou Kouroumas qu’il se fait véritablement connaître comme un écrivain et devient la révélation de la littérature francophone. L’intrigue nait d’un fait divers réel, la lapidation d’un jeune couple en 2013 à Tombouctou. Les thématiques traitées à l’intérieur sont un appel à la tolérance notamment l’intégrisme religieux. Il y met en scène des personnages enfermés dans une atmosphère d’homophobie et de violence. Les notions de peur, d’héroïsme, ainsi que de courage et de lâcheté sont également traités par le détenteur du prix Goncourt des lycéen édition 2018.
2017 c’est le « Silence du Chœur » son deuxième roman qui est récompensé par le prix de la porte dorée. Il met en exergue des migrants dont la présence dans la campagne sicilienne bouleverse le quotidien des habitants d’une petite ville dénommée Altino.
« Purs hommes » sa troisième œuvre s’attaque à l’homophobie et encore une fois à l’intégrisme religieux. Celui qui voulait à la base devenir historien fait ainsi télescoper le réel et la fiction à travers ses productions littéraires.
Eduqué à l’école française il a poursuivi ses études en France après l’obtention de son baccalauréat après une prépa littéraire à Compiège, il intègre l’école des Hautes études en sciences sociales, en Arts et langage. Un cursus qui lui vaut d’avoir une aussi belle plume qui ne cesse de frapper dans l’œil des académiciens littéraires.
Son roman sélectionné pour le prix Goncourt est en compétition avec « le voyage dans l’Est », « Enfant salaud », et « Milwaukee Blues » respectivement des auteurs Christine Angot, Sorj Chalandon, et Louis-Philipe Dalembert. Le lauréat sera connu le 3 novembre.
Nadine EDIA OWONA
