La Corée du Sud a annoncé dimanche reprendre ses campagnes de propagande par haut-parleurs à la frontière avec la Corée du Nord. Une décision prise en représailles à l'envoi par Pyongyang de 330 nouveaux ballons chargés d'immondices vers le territoire sud-coréen.
Une escalade des provocations mutuelles
Depuis fin mai, la Corée du Nord multiplie les provocations en lançant des centaines de ballons remplis de détritus divers comme des mégots ou des excréments d'animaux vers son voisin du Sud. Une réponse aux militants sud-coréens qui avaient envoyé des tracts de propagande et des clés USB contenant de la K-pop par ballons vers le Nord. Face à cette "escalade" dénoncée par Séoul, le président Yoon Suk Yeol a suspendu mardi un accord militaire de 2018 visant à apaiser les tensions. Une décision qui autorise désormais la Corée du Sud à reprendre les exercices de tirs réels et la diffusion de messages par haut-parleurs frontaliers.
"Transmettre des messages de lumière et d'espoir"
"Nous allons installer des haut-parleurs vers la Corée du Nord aujourd'hui et commencer la diffusion", a déclaré dimanche la présidence sud-coréenne. Selon Séoul, bien que "difficiles à supporter" pour le régime nord-coréen, ces messages de propagande apporteront "lumière et espoir" à la population et aux militaires nord-coréens. L'armée sud-coréenne assure que les 80 ballons d'immondices récupérés jusqu'à présent ne contenaient "pas de substances dangereuses". Mais le cycle des provocations réciproques relance les tensions alors que la diplomatie est au point mort depuis des années entre les deux voisins.
Un rapprochement avec Washington
Avec la reprise des exercices militaires conjoints avec les États-Unis et le redéploiement d'un porte-avions américain en Corée du Sud, le président Yoon semble opter pour un rapprochement avec son principal allié en matière de sécurité, Washington. Une stratégie de fermeté face au régime nord-coréen qui poursuit en parallèle le développement de son arsenal nucléaire et balistique, malgré les sanctions internationales. Un choix risqué qui pourrait conduire à une nouvelle escalade incontrôlée des tensions dans la péninsule coréenne.