Le panafricaniste franco-béninois Kemi Seba s'est vu retirer sa nationalité française, une décision qui cristallise les débats sur la politique africaine de la France.
La critique virulente de la politique française en Afrique
Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Capo Chichi, est connu pour ses positions très critiques envers la politique française en Afrique :
- Il dénonce le "néocolonialisme" français et le franc CFA
- Il accuse la France de soutenir des régimes autoritaires
- Il appelle à une véritable indépendance économique et politique des pays africains
Ses prises de position lui ont valu plusieurs expulsions de pays africains, notamment du Sénégal et de Côte d'Ivoire.
Les réticences françaises à "décoloniser" en Afrique
La décision de retirer sa nationalité à Kemi Seba illustre, selon ses partisans, les difficultés de la France à renouveler sa relation avec l'Afrique :
- Maintien d'une présence militaire contestée (opération Barkhane)
- Persistance de liens économiques jugés déséquilibrés
- Soutien à certains dirigeants africains contestés
"La France peine à accepter la fin de son pré carré africain", estime un analyste politique.
L'arrivée de la concurrence extra-européenne en Afrique
La perte d'influence française s'explique aussi par l'arrivée de nouveaux acteurs sur le continent :
- La Chine, premier partenaire commercial de l'Afrique
- La Russie, qui étend son influence militaire et économique
- L'Inde et la Turquie, de plus en plus présentes économiquement
Ces pays proposent des partenariats présentés comme "gagnant-gagnant", sans le poids de l'histoire coloniale.
La baisse de l'influence de la France
Plusieurs indicateurs montrent un recul de l'influence française en Afrique :
- Perte de parts de marché économiques
- Contestations croissantes de la présence militaire française
- Recul du français face à l'anglais dans certains pays
"La France doit réinventer sa relation avec l'Afrique pour rester pertinente", affirme un diplomate sous couvert d'anonymat.
À quoi sert cette sanction contre Kemi Seba ?
La déchéance de nationalité de Kemi Seba soulève plusieurs questions :
- Un message politique: Certains y voient une volonté de faire taire une voix critique de la politique française en Afrique.
- Un effet contre-productif: Cette décision pourrait renforcer la popularité de Kemi Seba et ses thèses anti-françaises.
- Un débat sur l'identité: L'affaire relance les discussions sur la double nationalité et l'identité française.
"Cette sanction risque de conforter l'image d'une France incapable de dialoguer avec ses critiques", estime un observateur des relations franco-africaines. En conclusion, l'affaire Kemi Seba illustre les défis auxquels la France fait face pour redéfinir sa relation avec l'Afrique, dans un contexte de concurrence internationale accrue et de remise en question de son héritage colonial.