Le 26e sommet des chefs d'État du Commonwealth qui se tient actuellement à Kigali, au Rwanda, marque une étape importante avec l'adhésion prochaine du Togo et du Gabon à cette organisation initialement composée d'anciennes colonies britanniques. Ce choix d'anciennes colonies françaises d'intégrer le Commonwealth soulève des interrogations.
Sortir de l'orbite francophone
Selon Philippe Chassaigne, historien et spécialiste de la Grande-Bretagne, cette décision reflète avant tout une volonté d'indépendance et de souveraineté accrue pour ces pays. En rejoignant le Commonwealth, ils s'émancipent partiellement de la sphère d'influence francophone héritée de la colonisation. "C'est une marque d'indépendance, une volonté de s'ouvrir davantage au monde et de ne pas avoir une seule perspective francophone", explique Chassaigne. Le Commonwealth offre ainsi une nouvelle fenêtre diplomatique, économique et culturelle.
Des opportunités économiques et éducatives
Au-delà du symbole, l'adhésion au Commonwealth représente des opportunités concrètes pour le Togo et le Gabon. Avec ses 2,5 milliards de consommateurs, l'organisation promet des débouchés commerciaux importants. Sur le plan éducatif, cette ouverture à l'anglais suscite un "engouement" certain auprès des populations, comme l'a souligné le ministre togolais des Affaires étrangères. Une langue supplémentaire qui élargit les horizons.
S'affranchir des logiques néo-coloniales
En rejoignant à la fois le Commonwealth et l'Organisation internationale de la Francophonie, le Rwanda a montré qu'il était possible de transcender les anciennes logiques coloniales. Un modèle que semblent suivre le Togo et le Gabon. Cette diversification des partenariats reflète une tendance plus large en Afrique, où certains États remettent en cause la prépondérance française pour aller vers des relations plus équilibrées. Un rééquilibrage géopolitique en marche. En somme, l'adhésion du Togo et du Gabon au Commonwealth marque une étape symbolique forte, mais aussi l'ouverture à de nouvelles perspectives économiques, éducatives et diplomatiques pour ces pays francophones en quête d'émancipation.