Les catholiques allemands sont arrivés au terme de la voie synodale, leur processus de réforme de l'Église entamé en 2019. Cette assemblée a voté en faveur de l'adoption d'un projet de texte qui s’est notamment concentré sur les sujets les plus clivants comme l’homosexualité ou le mariage des prêtres. Il s'agit de bénédictions officielles pour les couples homosexuels à partir de 2026 et le droit pour les femmes de prêcher dans les services religieux, comme le baptême ou le mariage. Ces deux mesures-phares ont été votées à une large majorité (97%) de l'assemblée chargée de réfléchir à une réforme de l'Église composée de membres du clergé et de laïcs. Le président de la Conférence épiscopale, Georg Bätzing, a parlé d'un chemin dirigé vers l’avenir. Ce représentant de l’aile libérale du clergé se défend de vouloir créer un schisme avec le Vatican qui continue de qualifier l’homosexualité de pêché et qui conteste la légitimité de cette assemblée. Mais l’Église catholique allemande veut pousser Rome à se réformer afin d’endiguer la fuite de ses fidèles. À la suite des scandales de pédophilie, plus d’un million de croyants ont quitté l’Église en Allemagne. Ces revendications se sont heurtées à l’opposition de Rome. Le pape François et la Curie romaine s’opposent, par principe, à l'égalité des droits entre les religieux et les laïcs. Le dernier mot reviendra au souverain pontife auquel le synode a également demandé de se pencher, autre question épineuse, sur la question du célibat des prêtres.